Mais si l’individu est posé comme valeur singulière et irréductible, le mot de sacrifice retrouve tout son sens ; ce qu’un homme perd en renonçant à ses projets, à son avenir, à sa vie, n’apparaît plus comme une chose négligeable. Même s’il décide que pour justifier sa vie il lui faut consentir à en limiter le cours, même s’il accepte de mourir, il y a au coeur de cette acceptation un déchirement ; car la liberté exige à la fois de se récupérer elle-même comme un absolu et de prolonger indéfiniment son mouvement.
Mais si l’individu est posé comme valeur singulière et irréductible, le mot de sacrifice retrouve tout son sens ; ce qu’un homme perd en renonçant à ses projets, à son avenir, à sa vie, n’apparaît plus comme une chose négligeable. Même s’il décide que pour justifier sa vie il lui faut consentir à en limiter le cours, même s’il accepte de mourir, il y a au coeur de cette acceptation un déchirement ; car la liberté exige à la fois de se récupérer elle-même comme un absolu et de prolonger indéfiniment son mouvement. Simone de Beauvoir