Un Français, — il est possible que ce soit Montaigne, — a dit : On parle de penser ; mais pour moi je ne pense jamais, si ce n’est quand je m’assieds pour écrire. C’est ce fait de ne penser que quand on s’assied pour écrire qui est cause du grand nombre d’ouvrages médiocres qui nous accable. Mais peut-être la remarque que j’ai citée, contient-elle davantage qu’il n’y paraît à première vue. Il est certain que l’action d’écrire tend par elle-même à logiciser la pensée ; toutes les fois que je suis mal satisfait d’une conception de mon cerveau, la trouvant trop vague, je recours aussitôt à la plume dans le but d’obtenir par son aide, la forme, la suite, la précision qu’il me faut.
Un Français, — il est possible que ce soit Montaigne, — a dit : On parle de penser ; mais pour moi je ne pense jamais, si ce n’est quand je m’assieds pour écrire. C’est ce fait de ne penser que quand on s’assied pour écrire qui est cause du grand nombre d’ouvrages médiocres qui nous accable. Mais peut-être la remarque que j’ai citée, contient-elle davantage qu’il n’y paraît à première vue. Il est certain que l’action d’écrire tend par elle-même à logiciser la pensée ; toutes les fois que je suis mal satisfait d’une conception de mon cerveau, la trouvant trop vague, je recours aussitôt à la plume dans le but d’obtenir par son aide, la forme, la suite, la précision qu’il me faut. Edgar Allan Poe