On s’emploie avec raison à sauver toutes sortes d’espèces d’oiseaux, d’insectes, d’arbres, de plantes, de grosses et de petites créatures bien vivantes mais menacées de disparition. Des mots, eux aussi, pour d’autres raisons que la chasse, la pollution et l’argent, meurent. Pétrifiés dans des dictionnaires obsolètes ou humoristiques, recensés par des lexicologues historiens, ils ne subsistent que dans les oeuvres littéraires où, intrigué mais paresseux, le lecteur les saute ou les ignore trop souvent.
On s’emploie avec raison à sauver toutes sortes d’espèces d’oiseaux, d’insectes, d’arbres, de plantes, de grosses et de petites créatures bien vivantes mais menacées de disparition. Des mots, eux aussi, pour d’autres raisons que la chasse, la pollution et l’argent, meurent. Pétrifiés dans des dictionnaires obsolètes ou humoristiques, recensés par des lexicologues historiens, ils ne subsistent que dans les oeuvres littéraires où, intrigué mais paresseux, le lecteur les saute ou les ignore trop souvent.
Bernard Pivot