Pierre Menard
Hobereaux de province toisant la bourgeoisie parisienne tout en méprisant la campagne, réactionnaires patentés ne jurant que par la révolution artistique et littéraire, ambitieux assoiffés d’une gloire qu’ils dédaignent dès qu’elle se montre à eux, misanthropes avides de l’affection des autres, émigrés autoproclamés du siècle de Lumières en pleine révolution industrielle, créateurs d’un style pâtissier et putassier où la vulgarité du boxeur s’acoquine à la préciosité d’une cocotte sur le retour, les frères Goncourt ont les caractéristiques idéales pour être relégués sur les rayonnages vermoulus des bibliothèques de campagne, quelque part entre Les Aventures de Télémaque de Fénelon et Les Aveux de Bourget.