Joséphine Baker
Mon inspiratrice, à cet égard, comme à bien d’autres, est une femme extraordinaire qui est entrée vivante dans la légende : Mistinguett. C’est curieux que les chansonniers qui l’ont si souvent moquée, n’aient pas remarqué qu’elle n’a jamais vieilli. Elle a été toujours égale à elle-même, d’une façon ou d’une autre. Son travail, sa volonté de travail ont été prodigieux, comme sa persévérance dans la vie, dans son art perfectionné avec tant de soins, au plus près de la vie. Quand je suis trop fatiguée ou dégoûtée, sur le point de lâcher, d’envoyer tout promener quelquefois, je pense à Mistinguett. Et je me raidis. J’accepte. Il faut tenir, me dis-je, travailler dur, comme elle, suivre son exemple, sa volonté de vivre. Malheureusement, je ne crois pas que l’on verra, dans notre génération, quelqu’un qui puisse la remplacer. Lorsque Miss, la grande Mistinguett, assiste en spectatrice, dans un endroit où l’on signale sa présence, on peut juger, aux acclamations qui l’entourent aussitôt, quelle place elle occupe encore dans le cœur du public.