Aujourd’hui je ne brûle plus d’amour et je suis seule à mourir de froid. Les autres sont déjà morts. Moi qui voulais leur échapper, par cette mort je les rejoins ; j’ai eu l’impudence de vouloir vivre hors d’eux, d’une vie autonome, me voilà punie de cette audace. C’est peut-être mieux ainsi ; depuis longtemps déjà il fait nuit autour de moi, et derrière moi ; devant moi, dans le jet du réverbère, quelques flocons hésitent et errent, fluets, et flottent dans l’air.
Aujourd’hui je ne brûle plus d’amour et je suis seule à mourir de froid. Les autres sont déjà morts. Moi qui voulais leur échapper, par cette mort je les rejoins ; j’ai eu l’impudence de vouloir vivre hors d’eux, d’une vie autonome, me voilà punie de cette audace. C’est peut-être mieux ainsi ; depuis longtemps déjà il fait nuit autour de moi, et derrière moi ; devant moi, dans le jet du réverbère, quelques flocons hésitent et errent, fluets, et flottent dans l’air. Anne-Lise Grobéty