On confond volontiers la politique avec le réalisme, quand ce n’est pas avec la bassesse, cependant que la poésie paraît du domaine du rêve et en tout cas de l’idéal. D’ailleurs, les poètes qui se sont risqués dans la politique y ont rarement réussi, que ce soit Lamartine, ou même Hugo, ou encore Chateaubriand. Les uns comme les autres ont été condamnés très vite à se trouver dans l’opposition, ce qui en politique est le signe de l’échec. Non pas que l’opposition soit une attitude critiquable, mais enfin celui qui accepte les inconvénients de la vie politique, ses servitudes, ses responsabilités, ses salissures et parfois ses risques, le fait pour agir, pour imprimer sa marque aux événements, en un mot pour gouverner. Passer sa vie dans l’opposition est pour un homme politique ce que serait pour un poète se condamner à lire et à juger les vers des autres.
On confond volontiers la politique avec le réalisme, quand ce n’est pas avec la bassesse, cependant que la poésie paraît du domaine du rêve et en tout cas de l’idéal. D’ailleurs, les poètes qui se sont risqués dans la politique y ont rarement réussi, que ce soit Lamartine, ou même Hugo, ou encore Chateaubriand. Les uns comme les autres ont été condamnés très vite à se trouver dans l’opposition, ce qui en politique est le signe de l’échec. Non pas que l’opposition soit une attitude critiquable, mais enfin celui qui accepte les inconvénients de la vie politique, ses servitudes, ses responsabilités, ses salissures et parfois ses risques, le fait pour agir, pour imprimer sa marque aux événements, en un mot pour gouverner. Passer sa vie dans l’opposition est pour un homme politique ce que serait pour un poète se condamner à lire et à juger les vers des autres. Georges Pompidou