On dit et on répète, après avoir lu quelque ouvrage qui respire la vertu: " c’est dommage que les auteurs ne se peignent pas dans leurs écrits, et qu’on ne puisse pas conclure d’un pareil ouvrage que l’auteur est ce qu’il paraît être. " Il est vrai que beaucoup d’exemples autorisent cette pensée; mais j’ai remarqué qu’on fait souvent cette réflexion pour se dispenser d’honorer les vertus dont on trouve l’image dans les écrits d’un honnête homme. Un auteur, homme de goût, est, parmi ce public blasé, ce qu’une jeune femme est au milieu d’un cercle de vieux libertins.
On dit et on répète, après avoir lu quelque ouvrage qui respire la vertu: » c’est dommage que les auteurs ne se peignent pas dans leurs écrits, et qu’on ne puisse pas conclure d’un pareil ouvrage que l’auteur est ce qu’il paraît être. » Il est vrai que beaucoup d’exemples autorisent cette pensée; mais j’ai remarqué qu’on fait souvent cette réflexion pour se dispenser d’honorer les vertus dont on trouve l’image dans les écrits d’un honnête homme. Un auteur, homme de goût, est, parmi ce public blasé, ce qu’une jeune femme est au milieu d’un cercle de vieux libertins.
Chamfort