Un philosophe regarde ce qu’on appelle un état dans le monde, comme les tartares regardent les villes, c’est-à-dire comme une prison: c’est un cercle où les idées se resserrent, se concentrent, en ôtant à l’âme et à l’esprit leur étendue et leur développement. Un homme qui a un grand état dans le monde a une prison plus grande et plus ornée; celui qui n’y a qu’un petit état est dans un cachot; l’homme sans état est le seul homme libre, pourvu qu’il soit dans l’aisance, ou du moins qu’il n’ait aucun besoin des hommes.
Un philosophe regarde ce qu’on appelle un état dans le monde, comme les tartares regardent les villes, c’est-à-dire comme une prison: c’est un cercle où les idées se resserrent, se concentrent, en ôtant à l’âme et à l’esprit leur étendue et leur développement. Un homme qui a un grand état dans le monde a une prison plus grande et plus ornée; celui qui n’y a qu’un petit état est dans un cachot; l’homme sans état est le seul homme libre, pourvu qu’il soit dans l’aisance, ou du moins qu’il n’ait aucun besoin des hommes.
Chamfort