J’ai abandonné le point de vue moral. La morale mène à l’abstraction et à l’injustice. Elle est mère du fanatisme et de l’aveuglement. Qui est vertueux doit couper les têtes. Mais que dire de qui professe la morale, sans pouvoir vivre à sa hauteur ? Les têtes tombent, et il légifère, infidèle. La morale coupe en deux, sépare, décharne. Il faut la fuir, accepter d’être jugé et de ne plus juger, dire oui, faire l’unité – et, en attendant, souffrir d’agonie.
J’ai abandonné le point de vue moral. La morale mène à l’abstraction et à l’injustice. Elle est mère du fanatisme et de l’aveuglement. Qui est vertueux doit couper les têtes. Mais que dire de qui professe la morale, sans pouvoir vivre à sa hauteur ? Les têtes tombent, et il légifère, infidèle. La morale coupe en deux, sépare, décharne. Il faut la fuir, accepter d’être jugé et de ne plus juger, dire oui, faire l’unité – et, en attendant, souffrir d’agonie. Camus