Il y a bien peu de femmes qui ne se soient trouvées, une fois dans leur vie, à propos d’un fait incontestable, en face d’une interrogation précise, aiguë, tranchante, une de ces questions impitoyablement faites par leurs maris, et dont la seule appréhension donne un léger froid, dont le premier mot entre dans le cœur comme y entrerait l’acier d’an poignard. De là cet axiome : Il n’y a pas de femme qui n’ait menti. Mensonge officieux, mensonge véniel, mensonge sublime, mensonge horrible ; mais mensonge, mais obligation de mentir. Puis, cette obligation admise, ne faut-il pas savoir bien mentir ? Or les femmes mentent admirablement en France. Nos mœurs leur apprennent si bien l’imposture.
Il y a bien peu de femmes qui ne se soient trouvées, une fois dans leur vie, à propos d’un fait incontestable, en face d’une interrogation précise, aiguë, tranchante, une de ces questions impitoyablement faites par leurs maris, et dont la seule appréhension donne un léger froid, dont le premier mot entre dans le cœur comme y entrerait l’acier d’an poignard. De là cet axiome : Il n’y a pas de femme qui n’ait menti. Mensonge officieux, mensonge véniel, mensonge sublime, mensonge horrible ; mais mensonge, mais obligation de mentir. Puis, cette obligation admise, ne faut-il pas savoir bien mentir ? Or les femmes mentent admirablement en France. Nos mœurs leur apprennent si bien l’imposture. Honoré de Balzac