Ô Dieu, du droit de mon agonie qui est proche je Te dis qu’elle n’est pas drôle. Ta plaisanterie de nous donner cet effrayant et bel amour de la vie pour nous allonger ensuite, les uns après les autres, les uns auprès des autres, et faire de nous des immobiles que de futures immobiles enfouissent sous terre comme de puantes saletés, des balayures trop répugnantes à regarder, de cireuses immondices, nous qui fûmes des bébés ravis en nos fossettes. Pourquoi toute cette terre sur ma mère, ce petit espace de la caisse autour d’elle qui aimait tant respirer l’air de la mer ?.
Ô Dieu, du droit de mon agonie qui est proche je Te dis qu’elle n’est pas drôle. Ta plaisanterie de nous donner cet effrayant et bel amour de la vie pour nous allonger ensuite, les uns après les autres, les uns auprès des autres, et faire de nous des immobiles que de futures immobiles enfouissent sous terre comme de puantes saletés, des balayures trop répugnantes à regarder, de cireuses immondices, nous qui fûmes des bébés ravis en nos fossettes. Pourquoi toute cette terre sur ma mère, ce petit espace de la caisse autour d’elle qui aimait tant respirer l’air de la mer ?. Albert Cohen