La loi est la loi, disais-je, qu’elle soit juste ou pas : aucune démocratie, aucune république ne serait possible si l’on n’obéissait qu’aux lois que l’on approuve. Oui. Mais aucune ne serait acceptable s’il fallait, par obéissance, renoncer à la justice ou tolérer l’intolérable. Question de degrés, qu’on ne peut résoudre une fois pour toutes. C’est le domaine exactement de la casuistique, au bon sens du terme. Il faut parfois prendre le maquis, parfois obéir ou désobéir tranquillement. .. Le souhaitable est évidemment que lois et justice aillent dans le même sens, et c’est à quoi chacun, en tant que citoyen, est moralement tenu de s’employer.
La loi est la loi, disais-je, qu’elle soit juste ou pas : aucune démocratie, aucune république ne serait possible si l’on n’obéissait qu’aux lois que l’on approuve. Oui. Mais aucune ne serait acceptable s’il fallait, par obéissance, renoncer à la justice ou tolérer l’intolérable. Question de degrés, qu’on ne peut résoudre une fois pour toutes. C’est le domaine exactement de la casuistique, au bon sens du terme. Il faut parfois prendre le maquis, parfois obéir ou désobéir tranquillement. .. Le souhaitable est évidemment que lois et justice aillent dans le même sens, et c’est à quoi chacun, en tant que citoyen, est moralement tenu de s’employer. André Comte-Sponville