Pour un Japonais, l’existence est comparable à un fragment de soie. Ce n’est pas sa longueur qui compte mais sa qualité. Peu importe d’en finir à vingt, trente ou soixante-dix ans : il faut que l’existence soit sans tache ni accroc. Quand un Japonais se suicide, il ne regarde pas devant lui (il ne croit pas vraiment à l’au-delà), mais derrière. Il évalue son destin à la lumière d’une cause supérieure – shôgun, empereur, famille, entreprise… Cette soumission, ce sens de l’honneur, c’est la trame du tissu. On ne doit y déceler ni scorie ni souillure.
Pour un Japonais, l’existence est comparable à un fragment de soie. Ce n’est pas sa longueur qui compte mais sa qualité. Peu importe d’en finir à vingt, trente ou soixante-dix ans : il faut que l’existence soit sans tache ni accroc. Quand un Japonais se suicide, il ne regarde pas devant lui (il ne croit pas vraiment à l’au-delà), mais derrière. Il évalue son destin à la lumière d’une cause supérieure – shôgun, empereur, famille, entreprise… Cette soumission, ce sens de l’honneur, c’est la trame du tissu. On ne doit y déceler ni scorie ni souillure. Jean-Christophe Grangé