J’ai remarqué un phénomène consolant : quand nous tendons à nous fermer une perspective, à devenir incomplets, exclusifs, en oubliant quelque aspect de la vérité, quelque élément de la vraie vie, presque toujours une lecture ou une circonstance fortuites viennent rouvrir ce sens endormi et ramener à l’harmonie intérieure ; — fortuites, disais-je, n’est-ce pas plutôt providentielles ? La nature morale, comme la nature physique, tend à l’équilibre.
J’ai remarqué un phénomène consolant : quand nous tendons à nous fermer une perspective, à devenir incomplets, exclusifs, en oubliant quelque aspect de la vérité, quelque élément de la vraie vie, presque toujours une lecture ou une circonstance fortuites viennent rouvrir ce sens endormi et ramener à l’harmonie intérieure ; — fortuites, disais-je, n’est-ce pas plutôt providentielles ? La nature morale, comme la nature physique, tend à l’équilibre. Henri-Frédéric Amiel