Comme les fleurs s’entourent par elles-mêmes d’une atmosphère de parfums, ainsi l’amour, par sa propre force poétique, s’enveloppe d’un nuage d’illusions, involontairement émané de son sein. Tantôt ces illusions remplacent aux yeux de l’amour fasciné la réalité absente, et alors l’amour, flamme sans aliment, condamnée à se dévorer elle-même, s’évanouit bientôt ; tantôt, complément secourable, les illusions achèvent et accomplissent pour les yeux de l’amour ébloui la réalité naturellement imparfaite ; alors seulement, capable de durée, l’amour peut briller d’une renaissante et immortelle jeunesse.
Comme les fleurs s’entourent par elles-mêmes d’une atmosphère de parfums, ainsi l’amour, par sa propre force poétique, s’enveloppe d’un nuage d’illusions, involontairement émané de son sein. Tantôt ces illusions remplacent aux yeux de l’amour fasciné la réalité absente, et alors l’amour, flamme sans aliment, condamnée à se dévorer elle-même, s’évanouit bientôt ; tantôt, complément secourable, les illusions achèvent et accomplissent pour les yeux de l’amour ébloui la réalité naturellement imparfaite ; alors seulement, capable de durée, l’amour peut briller d’une renaissante et immortelle jeunesse. Henri-Frédéric Amiel