Personne encore n’a remarqué que les sentiments ont une vie qui leur est propre, une nature qui procède des circonstances au milieu desquelles ils sont nés; ils gardent et la physionomie des lieux où ils ont grandi et l’empreinte des idées qui ont influé sur leurs développements. Il est des passions ardemment conçues qui restent ardentes ; puis il est des sentiments auxquels tout a souri, qui conservent une allégresse matinale; leurs moissons de joie ne vont jamais sans des rires et des fêtes; mais il se rencontre aussi des amours fatalement encadrés de mélancolie ou cerclés par le malheur, dont les plaisirs sont pénibles, coûteux, chargés de craintes, empoisonnés par des remords ou pleins de désespérance.
Personne encore n’a remarqué que les sentiments ont une vie qui leur est propre, une nature qui procède des circonstances au milieu desquelles ils sont nés; ils gardent et la physionomie des lieux où ils ont grandi et l’empreinte des idées qui ont influé sur leurs développements. Il est des passions ardemment conçues qui restent ardentes ; puis il est des sentiments auxquels tout a souri, qui conservent une allégresse matinale; leurs moissons de joie ne vont jamais sans des rires et des fêtes; mais il se rencontre aussi des amours fatalement encadrés de mélancolie ou cerclés par le malheur, dont les plaisirs sont pénibles, coûteux, chargés de craintes, empoisonnés par des remords ou pleins de désespérance.
Honoré de Balzac