RONSARD et les auteurs ses contemporains ont plus nui au style qu’ils ne lui ont servi : ils l’ont retardé dans le chemin de la perfection ; ils l’ont exposé à la manquer pour toujours et à n’y plus revenir. Il est étonnant que les ouvrages de Marot, si naturels et si faciles, n’aient su faire de Ronsard d’ailleurs plein de verve et d’enthousiasme, un plus grand poète que Ronsard et que Marot, et, au contraire, que Belleau, Jodelle, et du Bartas, aient été sitôt suivis d’un RACAN et d’un Malherbe, et que notre langue, à peine corrompue, se soit vue réparée.
RONSARD et les auteurs ses contemporains ont plus nui au style qu’ils ne lui ont servi : ils l’ont retardé dans le chemin de la perfection ; ils l’ont exposé à la manquer pour toujours et à n’y plus revenir. Il est étonnant que les ouvrages de Marot, si naturels et si faciles, n’aient su faire de Ronsard d’ailleurs plein de verve et d’enthousiasme, un plus grand poète que Ronsard et que Marot, et, au contraire, que Belleau, Jodelle, et du Bartas, aient été sitôt suivis d’un RACAN et d’un Malherbe, et que notre langue, à peine corrompue, se soit vue réparée. Jean de La Bruyère