Je me souviens que, dans la griserie de l’adolescence, je m’étais convaincu qu’on écrit pour l’amour d’une femme. Écrire, c’était la forme que j’avais imaginée pour séduire une jeune romancière, peut-être parce qu’elle était plus mure que moi et aussi parce qu’elle écrivait, justement. Elle me lirait, donc elle apprendrait à me connaître, mieux que sur une piste de danse ou à la table d’un restaurant, forcément enfumés, forcément bruyants. Elle me lirait, m’admirerait, m’aimerait comme je croyais l’aimer, ou en tout cas se trouverait prête à bavarder toute la nuit, à me laisser la raccompagner, à m’offrir le dernier verre. .. Toute la nuit, toute la vie !.
Je me souviens que, dans la griserie de l’adolescence, je m’étais convaincu qu’on écrit pour l’amour d’une femme. Écrire, c’était la forme que j’avais imaginée pour séduire une jeune romancière, peut-être parce qu’elle était plus mure que moi et aussi parce qu’elle écrivait, justement. Elle me lirait, donc elle apprendrait à me connaître, mieux que sur une piste de danse ou à la table d’un restaurant, forcément enfumés, forcément bruyants. Elle me lirait, m’admirerait, m’aimerait comme je croyais l’aimer, ou en tout cas se trouverait prête à bavarder toute la nuit, à me laisser la raccompagner, à m’offrir le dernier verre. .. Toute la nuit, toute la vie !. Gilles Jacob