Mais comme notre esprit se fortifie par la communication des esprits vigoureux et réglés, il ne se peut dire, combien il perd, et s’abâtardit, par le continuel commerce, et fréquentation, que nous avons avec les esprits bas et maladifs. Il n’est contagion qui s’épande comme celle-là. Je sais par assez d’expérience, combien en vaut l’aune. J’aime à contester, et à discourir, mais c’est avec peu d’hommes, et pour moi. Car de servir de spectacle aux grands, et faire à l’envi parade de son esprit, et de son caquet, je trouve que c’est un métier très messéant à un homme d’honneur.
Mais comme notre esprit se fortifie par la communication des esprits vigoureux et réglés, il ne se peut dire, combien il perd, et s’abâtardit, par le continuel commerce, et fréquentation, que nous avons avec les esprits bas et maladifs. Il n’est contagion qui s’épande comme celle-là. Je sais par assez d’expérience, combien en vaut l’aune. J’aime à contester, et à discourir, mais c’est avec peu d’hommes, et pour moi. Car de servir de spectacle aux grands, et faire à l’envi parade de son esprit, et de son caquet, je trouve que c’est un métier très messéant à un homme d’honneur. Montaigne