J’ai évité le plus possible de me mettre en scène et d’exprimer l’émotion qui est à l’origine de chaque texte. Au contraire, j’ai cherché à pratiquer une sorte d’écriture photographique du réel, dans laquelle les existences croisées conserveraient leur opacité et leur énigme. (Plus tard, en voyant les photographies que Paul Strand a faites des habitants d’un village italien, Luzzani, photographies saisissantes de présence violente, presque douloureuse – les êtres sont là, seulement là -, je penserai me trouver devant un idéal, inaccessible, de l’écriture).
J’ai évité le plus possible de me mettre en scène et d’exprimer l’émotion qui est à l’origine de chaque texte. Au contraire, j’ai cherché à pratiquer une sorte d’écriture photographique du réel, dans laquelle les existences croisées conserveraient leur opacité et leur énigme. (Plus tard, en voyant les photographies que Paul Strand a faites des habitants d’un village italien, Luzzani, photographies saisissantes de présence violente, presque douloureuse – les êtres sont là, seulement là -, je penserai me trouver devant un idéal, inaccessible, de l’écriture). Annie Ernaux