Quand il te vient l’envie d’un plaisir, comme pour les autres sortes de représentations, prends garde de ne pas céder à sa violence : laisse reposer la chose et accorde-toi un délai ; songe à ces deux instants : celui où tu goûteras le plaisir et celui où, après y avoir goûté, tu en auras le regret et tu t’insulteras toi-même tout bas. Oppose à cela la joie que tu éprouveras et les louanges que tu t’adresseras si tu t’abstiens. Si tu trouves opportun de passer à l’acte, fais attention de ne pas succomber à la douceur agréable et séduisante de la chose. Imagine, pour y résister, combien précieuse est la conscience d’avoir remporté cette victoire-là.
Quand il te vient l’envie d’un plaisir, comme pour les autres sortes de représentations, prends garde de ne pas céder à sa violence : laisse reposer la chose et accorde-toi un délai ; songe à ces deux instants : celui où tu goûteras le plaisir et celui où, après y avoir goûté, tu en auras le regret et tu t’insulteras toi-même tout bas. Oppose à cela la joie que tu éprouveras et les louanges que tu t’adresseras si tu t’abstiens. Si tu trouves opportun de passer à l’acte, fais attention de ne pas succomber à la douceur agréable et séduisante de la chose. Imagine, pour y résister, combien précieuse est la conscience d’avoir remporté cette victoire-là. Épictète