Il en est de certaines idées comme de l’horizon qui existe bien certainement, puisqu’on le voit en face de soi de quelque côté que l’on se tourne, mais qui fuit obstinément devant vous et qui, soit que vous alliez au pas, soit que vous couriez au galop, se tient toujours à la même distance ; car il ne peut se manifester qu’avec une condition d’éloignement déterminée ; il se détruit à mesure que l’on avance, pour se former plus loin avec son azur fuyard et insaisissable, et c’est en vain que l’on essaye de l’arrêter par le bord de son manteau flottant.
Il en est de certaines idées comme de l’horizon qui existe bien certainement, puisqu’on le voit en face de soi de quelque côté que l’on se tourne, mais qui fuit obstinément devant vous et qui, soit que vous alliez au pas, soit que vous couriez au galop, se tient toujours à la même distance ; car il ne peut se manifester qu’avec une condition d’éloignement déterminée ; il se détruit à mesure que l’on avance, pour se former plus loin avec son azur fuyard et insaisissable, et c’est en vain que l’on essaye de l’arrêter par le bord de son manteau flottant. Théophile Gautier