A culture, depuis peu, s’écrit avec un « C » majuscule – ce n’est pas bon signe – on parle de Culture et Communication – on pense Culture et Propagande. La culture est devenue un grand mot et une préoccupation médiocre. Quand j’entends parler de culture, je sors mon carnet de chèques. Disons d’abord – ce sera plus court – ce que la culture n’est pas. Elle n’est pas un devoir. Elle n’est pas une obligation. Elle n’est pas un dîner de gala. Elle n’a rien à voir avec le gouvernement. Elle serait plus proche d’une façon d’être, d’un coup de foudre, d’une fête toujours inachevée du bonheur – ou peut-être de joie. Elle est une longue patience et une tâche infinie – comme l’amour chez Proust, elle est l’espace et le temps rendus sensibles au cœur. Elle est plus orgueilleuse et plus modeste que tout ce que l’on pourrait imaginer.
A culture, depuis peu, s’écrit avec un « C » majuscule – ce n’est pas bon signe – on parle de Culture et Communication – on pense Culture et Propagande. La culture est devenue un grand mot et une préoccupation médiocre. Quand j’entends parler de culture, je sors mon carnet de chèques. Disons d’abord – ce sera plus court – ce que la culture n’est pas. Elle n’est pas un devoir. Elle n’est pas une obligation. Elle n’est pas un dîner de gala. Elle n’a rien à voir avec le gouvernement. Elle serait plus proche d’une façon d’être, d’un coup de foudre, d’une fête toujours inachevée du bonheur – ou peut-être de joie. Elle est une longue patience et une tâche infinie – comme l’amour chez Proust, elle est l’espace et le temps rendus sensibles au cœur. Elle est plus orgueilleuse et plus modeste que tout ce que l’on pourrait imaginer. Jean d’Ormesson