Avant que la raison, s’expliquant par la voix, Eût instruit les humains, eût enseigné les lois, Tous les hommes suivaient la grossière nature, Dispersés dans les bois couraient à la pâture : La force tenait lieu de droit et d’équité ; Le meurtre s’exerçait avec impunité. Mais du discours enfin l’harmonieuse adresse De ces sauvages mœurs adoucit la rudesse, Rassembla les humains dans les forêts épars, Enferma les cités de murs et de remparts, De l’aspect du supplice effraya l’insolence, Et sous l’appui des lois mit la faible innocence.
Avant que la raison, s’expliquant par la voix, Eût instruit les humains, eût enseigné les lois, Tous les hommes suivaient la grossière nature, Dispersés dans les bois couraient à la pâture : La force tenait lieu de droit et d’équité ; Le meurtre s’exerçait avec impunité. Mais du discours enfin l’harmonieuse adresse De ces sauvages mœurs adoucit la rudesse, Rassembla les humains dans les forêts épars, Enferma les cités de murs et de remparts, De l’aspect du supplice effraya l’insolence, Et sous l’appui des lois mit la faible innocence. Nicolas Boileau