Citations de : Esope

L’amour des honneurs trouble la raison et ferme les yeux sur l’imminence du danger.

Les hommes judicieux prévoient à certains indices les dangers, et les évitent.

Il en va ainsi dans les armées : le nombre, le plus souvent, n’est rien, si les chefs n’excellent pas dans le conseil.

Il en est ainsi des hommes : ceux qui abandonnent leurs propres occupations pour se mêler d’affaires qui ne les regardent pas, tombent naturellement dans le malheur.

Beaucoup préfèrent vivre simplement chez eux que de manger richement à la table d’autrui.

Il n’y a rien de si parfait qui ne donne prise à la critique.

Plus que tout autre peuple les Arabes sont menteurs et trompeurs ; leur langue en effet ne connaît pas la vérité.

Parfois les hommes, par crainte d’un moindre danger, se jettent dans un plus grand.

Lorsqu’on cherche par cupidité à avoir plus que l’on n’a, on perd même ce qu’on possède.

Pour beaucoup de gens ce sont leurs propres résolutions qui sont causes de leurs malheurs.

Les hommes ont moins d’amour et de respect pour la justice que d’acharnement au gain.

Les grandes haines ne se prêtent guère à des réconciliations.

Il faut rendre les services qu’on a reçus ; car le bien que vous ferez vous sera rendu.

Tous les hommes sont attachés à l’existence, même s’ils ont une vie misérable.

Quand le malheur est venu, le regret ne sert à rien.

Souvent la persuasion est plus efficace que la violence.

Si tu désires vraiment vivre en sûreté, défie-toi de tes ennemis, mais aie confiance en tes amis, et conserve-les.

Il ne faut pas s’engager à la légère dans les affaires.

Bien des gens se vantent en paroles d’être braves et hardis ; mais l’expérience les démasque et les confond.

Lorsqu’on peut prouver une chose par des faits, tout ce qu’on en peut dire est superflu.

Il ne faut pas se laisser aveugler par l’orgueil, quand on est en réputation ou en honneur ; car tout ce qui s’acquiert nous est étranger.

Quand on confie un dépôt à des gens cupides, il est naturel qu’on le perde.

Les hommes sensés lisent dans le jeu des méchants, malgré toutes leurs affectations d’honnêteté.

Une mauvaise nature, déterminée à mal faire, quand elle ne peut pas se couvrir d’un beau masque, fait le mal à visage découvert.

Ceux qui semblent légiférer selon la justice ne s’en tiennent pas eux-mêmes aux lois qu’ils établissent et décrètent.

Auprès des gens décidés à faire le mal la plus juste défense reste sans effet.

Il ne faut pas nous défaire de ce qui assure notre sécurité, en prêtant foi aux serments de nos ennemis irréconciliables.

Dans toutes les armées, c’est l’unité de volonté et de pensée qui assure la victoire sur les ennemis.

Il arrive souvent ainsi que des hommes naturellement bons, quand ils se voient dénigrer par des calomniateurs, n’hésitent pas à se montrer méchants à leur égard.

Les hommes sensés ne dédaignent pas même les petites choses.

Souvent les petites choses font connaître les grandes, et les choses visibles, les choses cachées.

Ne blasphémez pas contre les dieux, quand il arrive un malheur ; examinez plutôt vos propres fautes.

Les hommes font facilement des promesses qu’ils n’ont pas l’intention de tenir effectivement.

L’accoutumance adoucit même les choses effrayantes.

Les ornements de l’esprit sont préférables à la beauté du corps.

Ce serait folie de lâcher, sans espoir d’un profit plus grand, le profit qu’on a dans la main, sous prétexte qu’il est petit.

Quand la faute est évidente, il est impossible de la dissimuler.

Le naturel persiste tel qu’il s’est montré d’abord.

L’homme affligé par quelque coup de la fortune veut éviter jusqu’au lieu où le chagrin l’a frappé.

L’aiguillon de la douleur est plus poignant, quand nous sommes battus par nos propres armes.

Evitons les hommes emportés et habitués à faire du mal, quand ils ont pris le pouvoir et qu’ils règnent.

Les gens sensés ne se laissent pas prendre aux artifices des méchants.

On s’instruit en voyant le malheur de son prochain.

Les gens qui se vantent devant ceux qui les connaissent prêtent justement à la moquerie.

Il convient en toutes choses de se mesurer à sa propre force, et de ne point se lier ni s’associer à de plus puissants que soi.

Malheur à qui s’avise D’approcher de trop près d’un plus puissant que soi.

Mieux vaut un tien que deux fois tu l’auras.

Les hommes qui, dans les temps d’abondance, ne se préoccupent pas de l’avenir, tombent dans une misère extrême, lorsque les temps viennent à changer.

Celui qui est mort est encore fort pour la vengeance, car la justice divine surveille tout et rendant à chacun suivant ses oeuvres tient pour tous la balance égale.

Autant l’union fait la force, autant la discorde expose à une prompte défaite.

Pour qui est décidé à agir injustement, il n’y a pas de défense, même juste, qui vaille.

Qui bien pâtit bien s’instruit.

Ne pas résister aux événements ni à plus fort que soi vaut mieux que lutter opiniâtrement contre des forces supérieures.

En temps de révolution, les plus puissants ont besoin des plus faibles.

Pour bien des gens, malice est mère d’infortune.

Se vanter auprès de qui vous connaît est pour faire rire à ses dépens.

Vous aussi, humains, il vous arrive à votre insu d’être les propres auteurs de votre perte.

Il y a des serviteurs qui, même affranchis de la servitude, ne sont pas exempts des oeuvres serviles.

Tant que vous demeurerez tous dans l’union, vous serez si forts que rien ne pourra vous ébranler; mais dès que vous serez désunis, vous vous affaiblirez de telle sorte, que le moindre choc suffira pour vous abattre.

Le travail est pour les hommes un trésor.

Repos et sûreté, sont des biens qu’on ne voit que chez la pauvreté.

Tel veut me démêler d’épineuses affaires. Qui vient à son égard d’embrouiller les plus claires.

C’est sur le fond et non sur l’apparence qu’il faut juger.

La lionne n’a qu’un petit, mais c’est un lion.

Sur la flèche qui l’atteint, l’oiseau reconnait ses plumes.

Quand on a besoin des bras, les secours en paroles ne servent de rien.

Les méchants croient vous faire beaucoup de bien en ne vous faisant pas de mal.

Les démagogues font d’autant mieux leurs affaires qu’ils ont jeté leur pays dans la discorde.

La possession n’est rien si la jouissance ne s’y joint.

Dans les changements de fortune les gens les plus puissants ont besoin des faibles.