Comme elle est injuste, la critique qui ne voit dans le langage qu’une sclérose de l’expérience intime ! Au contraire, le langage est toujours un peu en avant de notre pensée, un peu plus bouillonant que notre amour. Il est la belle fonction de l’imprudence humaine, la vantardise dynamogénique de la volonté, ce qui exagère la puissance. A plusieurs reprises, au cours de cet essai, nous avons souligné le caractère dynamique de l’exagération imaginaire. Sans cette exagération, la vie ne peut pas se développer. En toutes circonstances, la vie prend trop pour avoir assez. Il faut que l’imagination prenne trop pour que la pensée ait assez. Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez.
Comme elle est injuste, la critique qui ne voit dans le langage qu’une sclérose de l’expérience intime ! Au contraire, le langage est toujours un peu en avant de notre pensée, un peu plus bouillonant que notre amour. Il est la belle fonction de l’imprudence humaine, la vantardise dynamogénique de la volonté, ce qui exagère la puissance. A plusieurs reprises, au cours de cet essai, nous avons souligné le caractère dynamique de l’exagération imaginaire. Sans cette exagération, la vie ne peut pas se développer. En toutes circonstances, la vie prend trop pour avoir assez. Il faut que l’imagination prenne trop pour que la pensée ait assez. Il faut que la volonté imagine trop pour réaliser assez. Gaston Bachelard