Devant l’imminence du péril, deux voix d’égale force s’élèvent en l’homme : l’une lui dit fort raisonnablement qu’il doit examiner la nature du péril et les moyens de l’éviter ; l’autre lui suggère, plus raisonnablement encore, qu’il est par trop pénible d’y réfléchir alors qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de tout prévoir et d’échapper à la marche générale des évènements, et qu’en conséquence mieux vaut se détourner des choses désagréables jusqu’à ce qu’elles surviennent et penser à ce qui est agréable. Dans la solitude l’homme s’abandonne le plus souvent à la première voix, en société, à la seconde au contraire.
Devant l’imminence du péril, deux voix d’égale force s’élèvent en l’homme : l’une lui dit fort raisonnablement qu’il doit examiner la nature du péril et les moyens de l’éviter ; l’autre lui suggère, plus raisonnablement encore, qu’il est par trop pénible d’y réfléchir alors qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de tout prévoir et d’échapper à la marche générale des évènements, et qu’en conséquence mieux vaut se détourner des choses désagréables jusqu’à ce qu’elles surviennent et penser à ce qui est agréable. Dans la solitude l’homme s’abandonne le plus souvent à la première voix, en société, à la seconde au contraire. Tolstoï