En voyant tant de grands réformateurs sociaux de notre époque vivre à la gêne ou aux dépens de leurs disciples, je suis disposé à croire qu’une tête pleine et une bourse vide furent toujours le double apanage de leur éminente vocation, et je me prends à songer, en dépit de Plutarque, que Solon n’avait pas le sou; que Lycurgue, criblé de dettes, après avoir laissé un œil aux mains de ses créanciers, disparut pour ne pas les payer, et que si Numa se réfugiait si souvent dans les bois, c’était moins pour y consulter Egérie que pour se soustraire aux contraintes par corps.
En voyant tant de grands réformateurs sociaux de notre époque vivre à la gêne ou aux dépens de leurs disciples, je suis disposé à croire qu’une tête pleine et une bourse vide furent toujours le double apanage de leur éminente vocation, et je me prends à songer, en dépit de Plutarque, que Solon n’avait pas le sou; que Lycurgue, criblé de dettes, après avoir laissé un œil aux mains de ses créanciers, disparut pour ne pas les payer, et que si Numa se réfugiait si souvent dans les bois, c’était moins pour y consulter Egérie que pour se soustraire aux contraintes par corps.
John Petit-Senn