Il est deux routes dans la vie : L’une solitaire et fleurie, Qui descend sa pente chérie Sans se plaindre et sans soupirer. Le passant la remarque à peine, Comme le ruisseau de la plaine, Que le sable de la fontaine Ne fait pas même murmurer. L’autre, comme un torrent sans digue, Dans une éternelle fatigue, Sous les pieds de l’enfant prodigue Roule la pierre d’Ixion. L’une est bornée, et l’autre immense ; L’une meurt où l’autre commence ; La première est la patience, La seconde est l’ambition.
Il est deux routes dans la vie : L’une solitaire et fleurie, Qui descend sa pente chérie Sans se plaindre et sans soupirer. Le passant la remarque à peine, Comme le ruisseau de la plaine, Que le sable de la fontaine Ne fait pas même murmurer. L’autre, comme un torrent sans digue, Dans une éternelle fatigue, Sous les pieds de l’enfant prodigue Roule la pierre d’Ixion. L’une est bornée, et l’autre immense ; L’une meurt où l’autre commence ; La première est la patience, La seconde est l’ambition. Alfred de Musset