J’ai coutume de dire que j’écris pour ceux qui ne peuvent plus parler, les morts, les jeunes dormeuses des siècles couchés. Écrire, c’est cela il me semble, faire revivre les caresses enfuies, la lueur d’un regard, le tremblement d’une paume qui se donne dans une autre main juste avant de s’effacer. Mais Meuse l’oubli n’est pas un chant funèbre qui tourne en rond dans la noirceur du deuil : la souffrance, un jour ou l’autre, s’atténue en petite douleur, puis en pâle cicatrice. Et la vie alors verse à nouveau une lumière qu’on ne pensait plus possible. Ce sont les autres qui nous le disent, ceux qui ont aussi souffert, ceux qu’on prenait pour des passants indifférents, des gens à la petite vie tranquille.
J’ai coutume de dire que j’écris pour ceux qui ne peuvent plus parler, les morts, les jeunes dormeuses des siècles couchés. Écrire, c’est cela il me semble, faire revivre les caresses enfuies, la lueur d’un regard, le tremblement d’une paume qui se donne dans une autre main juste avant de s’effacer. Mais Meuse l’oubli n’est pas un chant funèbre qui tourne en rond dans la noirceur du deuil : la souffrance, un jour ou l’autre, s’atténue en petite douleur, puis en pâle cicatrice. Et la vie alors verse à nouveau une lumière qu’on ne pensait plus possible. Ce sont les autres qui nous le disent, ceux qui ont aussi souffert, ceux qu’on prenait pour des passants indifférents, des gens à la petite vie tranquille. Claudel