J’ai d’abord aimé, comme tout le monde, l’effet de la lègère ivresse, puis très bientôt j’ai aimé ce qui est au-delà de la violente ivresse, quand on a franchi ce stade : une paix magnifique et terrible, le vrai goût du passage du temps.
2 septembre 2007
J’ai d’abord aimé, comme tout le monde, l’effet de la lègère ivresse, puis très bientôt j’ai aimé ce qui est au-delà de la violente ivresse, quand on a franchi ce stade : une paix magnifique et terrible, le vrai goût du passage du temps. Guy Debord
La saisie immédiate, sans l'obstacle des canaux sensoriels.
Et tout semble s'arrêter soudain.
Cela ferait un beau sonnet.
Profondeurs
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Je n'avais pas compté combien de petits verres
Derrière ma cravate avaient dégringolé.
Mon surmoi, ce soir-là, semblait s'être envolé,
Tout semblait s'arrêter, autour de moi, sur Terre.
J'étais en harmonie avec l'élémentaire
Réalité du monde, et j'avais immolé
Mon fier cartésianisme au rêve bariolé
Qui dansait devant moi, furtif et planétaire.
Ce n'était pas l'état qui se nomme l'éveil,
C'était encore moins un instant de sommeil,
C'était l'avènement de la pensée sans thème.
Mais il ne reste rien de cet étrange instant,
Pas un vestige en moi de ce soir envoûtant,
Pas une attestation, si ce n'est ce poème.
Merci, un très beau sonnet qui rend bien la fugitivité de cet instant.