J’ai passé ma vie à m’arrêter de mourir parce qu’une petite pensée ou une plaisanterie me tombait du ciel inopinément, et me montrait, à ma grande surprise, que je n’étais pas tout à fait sans vie. Cette petite pensée était une hirondelle : non qu’elle annonçât le printemps, mais le seul fait qu’elle fût là me révélait que la sève circulait toujours dans l’arbre gelé.
J’ai passé ma vie à m’arrêter de mourir parce qu’une petite pensée ou une plaisanterie me tombait du ciel inopinément, et me montrait, à ma grande surprise, que je n’étais pas tout à fait sans vie. Cette petite pensée était une hirondelle : non qu’elle annonçât le printemps, mais le seul fait qu’elle fût là me révélait que la sève circulait toujours dans l’arbre gelé. Jean Dutourd