Je suis persuadé que, si les gens savaient réellement qu’ils allaient mourir, ils nous inviteraient chez eux pour manger. Ils parleraient à des inconnus, ouvriraient leur porte à des étrangers, partageraient avec eux des paroles et nourritures : dans l’âme de celui qui vient d’accueillir la nouvelle de sa mort imminente (et notre mort est toujours imminente), le prestige de la société diminue et une vraie intelligence grandit.
Je suis persuadé que, si les gens savaient réellement qu’ils allaient mourir, ils nous inviteraient chez eux pour manger. Ils parleraient à des inconnus, ouvriraient leur porte à des étrangers, partageraient avec eux des paroles et nourritures : dans l’âme de celui qui vient d’accueillir la nouvelle de sa mort imminente (et notre mort est toujours imminente), le prestige de la société diminue et une vraie intelligence grandit. Christian Bobin