L’homme est l’orgueil du cèdre emplissant le roseau. Le meilleur n’est pas bon, vraiment, tant l’homme est frêle ; Et tant notre fumée à nos vertus se mêle ! Le bienfait par nos mains pompeusement jeté S’évapore aussitôt dans notre vanité ;.
L’homme est l’orgueil du cèdre emplissant le roseau. Le meilleur n’est pas bon, vraiment, tant l’homme est frêle ; Et tant notre fumée à nos vertus se mêle ! Le bienfait par nos mains pompeusement jeté S’évapore aussitôt dans notre vanité ;. Victor Hugo
Hugo :
Nous nous vantons, hélas ! vains souffles qui fuyons !
Dieu donne l’aube au ciel sans compter les rayons,
Et la rosée aux fleurs sans mesurer les gouttes ;
Nous sommes le néant ; nos vertus tiendraient toutes
Dans le creux de la pierre où vient boire l’oiseau.
L’homme est l’orgueil du cèdre emplissant le roseau.
Le meilleur n’est pas bon, vraiment, tant l’homme est frêle,
Et tant notre fumée à nos vertus se mêle !
Le bienfait par nos mains pompeusement jeté
S’évapore aussitôt dans notre vanité ;
Même en le prodiguant aux pauvres d’un air tendre,
Nous avons tant d’orgueil que notre or devient cendre ;
Le bien que nous faisons est spectre comme nous.
L’Incréé, seul vivant, seul terrible et seul doux,
Qui juge, aime, pardonne, engendre, construit, fonde,
Voit nos hauteurs avec une pitié profonde.