Le maître du mal à une plus grande influence sur le monde que le maître du bien, et cela se comprend sans peine : c’est qu’il récompense fastueusement ceux qui le servent. Il l’ordonne la longévité, la puissance, la richesse, la réussite dans leurs entreprises, le luxe, la séduction, l’amour, et ce qui vaut encore plus que tout cela, la tranquillité de la conscience. Ils s’absolvent eux-mêmes à chaque minute de leur vie. Le maître du bien est tout le contraire. Il demande sans arrêt l’impossible à ses zélateurs, jusqu’au martyre. La pauvreté et la chasteté sont ses moindres exigences. On ne parvient à lui plaire qu’on s’accusant des pire noirceurs, même si on ne les a pas commises.
Le maître du mal à une plus grande influence sur le monde que le maître du bien, et cela se comprend sans peine : c’est qu’il récompense fastueusement ceux qui le servent. Il l’ordonne la longévité, la puissance, la richesse, la réussite dans leurs entreprises, le luxe, la séduction, l’amour, et ce qui vaut encore plus que tout cela, la tranquillité de la conscience. Ils s’absolvent eux-mêmes à chaque minute de leur vie. Le maître du bien est tout le contraire. Il demande sans arrêt l’impossible à ses zélateurs, jusqu’au martyre. La pauvreté et la chasteté sont ses moindres exigences. On ne parvient à lui plaire qu’on s’accusant des pire noirceurs, même si on ne les a pas commises. Jean Dutourd