Les gens sont terriblement bavards, sans parler des journaux et de la télévision. Partout, sans arrêt, des mots, des phrases, les mêmes phrases : « Je t’aime », « C’est génial », « C’est la vie ». Ne pourrait-on, un instant, revenir à une préhistoire du langage, à sa découverte, à son enfance, à l’époque où chaque vocable s’ancrait profondément dans ses racines, les traînait à sa suite, où l’on parlait si peu que chaque déclaration provoquait un effarement.
Les gens sont terriblement bavards, sans parler des journaux et de la télévision. Partout, sans arrêt, des mots, des phrases, les mêmes phrases : « Je t’aime », « C’est génial », « C’est la vie ». Ne pourrait-on, un instant, revenir à une préhistoire du langage, à sa découverte, à son enfance, à l’époque où chaque vocable s’ancrait profondément dans ses racines, les traînait à sa suite, où l’on parlait si peu que chaque déclaration provoquait un effarement. Agnès Desarthe