Mon souci constant d’être moral (selon mes principes) ne vise pas à m’élever mais au contraire à me mériter. En somme j’ai l’obscure et profonde certitude d’avoir atteint par nature à un degré de perfection morale qu’il s’agit seulement de mériter ensuite par mes actes. Toute situation nouvelle est un piège, une embûche qui pourrait me faire déchoir et où je dois me montrer digne de moi, exactement comme le gentilhomme castillan, pourvu une fois pour toutes de son honneur, n’a plus de souci que de demeurer à la hauteur où on l’a élevé dès sa naissance.
Mon souci constant d’être moral (selon mes principes) ne vise pas à m’élever mais au contraire à me mériter. En somme j’ai l’obscure et profonde certitude d’avoir atteint par nature à un degré de perfection morale qu’il s’agit seulement de mériter ensuite par mes actes. Toute situation nouvelle est un piège, une embûche qui pourrait me faire déchoir et où je dois me montrer digne de moi, exactement comme le gentilhomme castillan, pourvu une fois pour toutes de son honneur, n’a plus de souci que de demeurer à la hauteur où on l’a élevé dès sa naissance. Jean-Paul Sartre
Très juste. L'éthique est le moteur