Nul ne sait ce qui lui sera donné de douceur ou de force pour fléchir les mauvais jours. Au fort de la bataille, tous sont braves : c’est si beau, le courage ! Ayez-en, vous dit-on ; tous en ont, il faut en avoir. Et on répond : J’en ai ! Oui, on en a, quand on vient d’être frappé et qu’il faut sourire pour laisser croire que la blessure n’est pas trop profonde. Mais après ? quand le devoir est accompli, quand on a pressé les mains amies, quand on a dissipé les tendres inquiétudes, quand on reprend sa route sur le sol ébranlé, quand on s’est remis au travail, au métier, au devoir ; quand tout est dit enfin sur notre infortune et qu’il n’est plus délicat d’accepter la pitié des bons coeurs, est-ce donc fini ? Non, c’est le vrai chagrin qui commence, en même temps que la lutte se clôt.
Nul ne sait ce qui lui sera donné de douceur ou de force pour fléchir les mauvais jours. Au fort de la bataille, tous sont braves : c’est si beau, le courage ! Ayez-en, vous dit-on ; tous en ont, il faut en avoir. Et on répond : J’en ai ! Oui, on en a, quand on vient d’être frappé et qu’il faut sourire pour laisser croire que la blessure n’est pas trop profonde. Mais après ? quand le devoir est accompli, quand on a pressé les mains amies, quand on a dissipé les tendres inquiétudes, quand on reprend sa route sur le sol ébranlé, quand on s’est remis au travail, au métier, au devoir ; quand tout est dit enfin sur notre infortune et qu’il n’est plus délicat d’accepter la pitié des bons coeurs, est-ce donc fini ? Non, c’est le vrai chagrin qui commence, en même temps que la lutte se clôt. George Sand