Oui, j’ai toujours aimé les bons élèves. Et je les plains, aussi. Car ils ont leurs propres tourments : ne jamais décevoir l’attente des adultes, s’agacer de n’être que deuxième quand ce crétin d’Untel monopolise la première place, deviner les limites du professeur à l’approximation de ses cours, et donc s’ennuyer un peu en classe, subir la moquerie ou l’envie des nuls, être accusés de pactiser avec l’autorité.
Oui, j’ai toujours aimé les bons élèves. Et je les plains, aussi. Car ils ont leurs propres tourments : ne jamais décevoir l’attente des adultes, s’agacer de n’être que deuxième quand ce crétin d’Untel monopolise la première place, deviner les limites du professeur à l’approximation de ses cours, et donc s’ennuyer un peu en classe, subir la moquerie ou l’envie des nuls, être accusés de pactiser avec l’autorité. Daniel Pennac