Parmi toutes les idées qui encombrent les cervelles humaines, on en trouve une dont la sentencieuse énonciation éveille régulièrement dans toute assistance un frémissement approbatif : L’objectivité n’existe pas. Dans l’information, s’entend. Elle existe ou peut exister paraîtil, dans la politique, le syndicalisme, la diplomatie, les affaires, la culture, la justice. Mais la possibilité même en resterait par principe fermée aux seuls professionnels dont le métier consiste précisément à tenter d’établir une information exacte. Informer, de par une mystérieuse loi naturelle, prendrait source et vigueur dans un relativisme intégral. Les journalistes devraient donc borner leur ambition à juxtaposer des points de vue, parmi lesquels le public choisirait.
Parmi toutes les idées qui encombrent les cervelles humaines, on en trouve une dont la sentencieuse énonciation éveille régulièrement dans toute assistance un frémissement approbatif : L’objectivité n’existe pas. Dans l’information, s’entend. Elle existe ou peut exister paraîtil, dans la politique, le syndicalisme, la diplomatie, les affaires, la culture, la justice. Mais la possibilité même en resterait par principe fermée aux seuls professionnels dont le métier consiste précisément à tenter d’établir une information exacte. Informer, de par une mystérieuse loi naturelle, prendrait source et vigueur dans un relativisme intégral. Les journalistes devraient donc borner leur ambition à juxtaposer des points de vue, parmi lesquels le public choisirait. Jean-François Revel