Pour la modestie, vraiment, j’étais imbattable. Il faut le reconnaître humblement, mon cher compatriote, j’ai toujours crevé de vanité. Moi, moi, moi, voilà le refrain de ma chère vie, et qui s’entendait dans tout ce que je disais. Je n’ai jamais pu parler qu’en me vantant, surtout si je le faisais avec cette fracassante discrétion dont j’avais le secret. Il est bien vrai que j’ai toujours vécu libre et puissant.
Pour la modestie, vraiment, j’étais imbattable. Il faut le reconnaître humblement, mon cher compatriote, j’ai toujours crevé de vanité. Moi, moi, moi, voilà le refrain de ma chère vie, et qui s’entendait dans tout ce que je disais. Je n’ai jamais pu parler qu’en me vantant, surtout si je le faisais avec cette fracassante discrétion dont j’avais le secret. Il est bien vrai que j’ai toujours vécu libre et puissant. Albert Camus