Quelle complicité entre tous les arts pour masquer la figure animale de l’Amour ! La poésie faisait fleurir aux lèvres des amants des paroles qu’ils n’eussent jamais prononcées, la musique exaltait la trouble montée de sève qui les soudait l’un à l’autre, la peinture corrigeait l’expression bovine de leur face, la sculpture polissait le grain de leur chair, et des générations d’hommes et de femmes feignaient de croire à cette image menteuse et de s’y reconnaître, malgré leurs maladies, le souvenir de leur rut et de leur odeur dans les draps !.
Quelle complicité entre tous les arts pour masquer la figure animale de l’Amour ! La poésie faisait fleurir aux lèvres des amants des paroles qu’ils n’eussent jamais prononcées, la musique exaltait la trouble montée de sève qui les soudait l’un à l’autre, la peinture corrigeait l’expression bovine de leur face, la sculpture polissait le grain de leur chair, et des générations d’hommes et de femmes feignaient de croire à cette image menteuse et de s’y reconnaître, malgré leurs maladies, le souvenir de leur rut et de leur odeur dans les draps !. Henri Troyat