Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur, Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au cœur ! Il disait : Si tu peux, fais que ton âme arrive, À force de rester studieuse et pensive, Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté. Gémir, pleurer, prier, est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche Dans la voie où le sort a voulu t’appeler, Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler.
Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur, Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au cœur ! Il disait : Si tu peux, fais que ton âme arrive, À force de rester studieuse et pensive, Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté. Gémir, pleurer, prier, est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche Dans la voie où le sort a voulu t’appeler, Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. Vigny