Manon Lescaut de l'Abbé Prévost


Manon Lescaut l'œuvre la plus célèbre de l'Abbé Prévost.

Manon Lescaut est une œuvre littéraire écrite en 1731 par l'Abbé Prévost, qui présente de nombreuses similitudes avec la vie de son auteur. Manon Lescaut fait partie d’une oeuvre plus vaste intitulée Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde.

Comme le personnage principal, le Chevalier Des Grieux, Prévost a vécu une vie d'indécision, oscillant entre une carrière militaire et une carrière religieuse, tout en aspirant à une vie plus exaltante.

C'est cette indécision qui est au cœur de Manon Lescaut où le Chevalier Des Grieux abandonne tout pour suivre Manon, une femme qui, malgré ses défauts, le fascine.


50 citations issues de la tragédie romantique et de l'amour passionné et destructeur entre le Chevalier des Grieux et Manon Lescaut.


Manon Lescaut de l’Abbé Prévost est une oeuvre proposée au programme du Bac de français 2023 et s’insérant dans le parcours « Personnages en marge, plaisirs du romanesque ».

L'histoire est racontée du point de vue de Des Grieux, ce qui permet au lecteur de comprendre à quel point son amour pour Manon est puissant, mais aussi destructeur. Manon, quant à elle, est présentée comme une femme sublime et fougueuse, malgré les nombreux reproches qui lui sont faits tout au long du roman. Cette narration à la première personne donne à Manon une aura de fascination.

Le roman Manon Lescaut est une œuvre complexe qui peut être considérée à la fois comme un roman-mémoire, un roman libertin et un drame romantique. Il raconte l'histoire d'un amour passionné et destructeur, tout en offrant une critique des mœurs de l'époque. Le roman a été censuré à plusieurs reprises en raison de son ambiguïté morale.

En ce qui concerne l'auteur, l'Abbé Prévost, il a mené une vie aussi tumultueuse que celle de ses personnages. Malgré sa carrière religieuse, il n'a jamais renoncé à son amour pour l'écriture et a mené une vie de séducteur, de joueur et de vagabond. Son œuvre, et en particulier Manon Lescaut, reflète cette vie pleine de contradictions et de passions.




« 50 citations de Manon Lescaut »

  1. Le poison du plaisir vous a fait écarter du chemin. Quelle perte pour la vertu !

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  2. Elle pèche sans malice, disais-je en moi même; elle est légère et imprudente, mais elle est droite et sincère. Ajoutez que l'amour suffisait seul pour me fermer les yeux sur toutes ses fautes.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  3. On ne ferait pas souvent une divinité de l'Amour s'il n'opérait des miracles.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  4. Demande ma vie, qui est l'unique chose qui me reste à te sacrifier ; car mon coeur n'a jamais cessé d'être à toi.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  5. Il est sûr que, du naturel tendre et constant dont je suis, j'étais heureux pour toute ma vie, si Manon m'eût été fidèle.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  6. J'éprouvai alors qu'on peut aimer l'argent sans être avare.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  7. Un coeur de père est le chef-d'oeuvre de la nature.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  8. Après tout, l'amour est un bon maître : la fortune ne saurait nous causer autant de peines qu'il nous fait goûter de plaisirs.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  9. Crois-tu qu'on puisse être bien tendre lorsqu'on manque de pain?

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  10. On ne peut réfléchir sur les préceptes de la morale, sans être étonné de les voir tout à la fois estimés et négligés.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  11. Pendant ce temps-là, notre mauvais génie travaillait à nous perdre. Nous étions dans le délire du plaisir, et le glaive était suspendu sur nos têtes.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  12. Il faut compter ses richesses par les moyens qu'on a de satisfaire ses désirs.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  13. Otez-la moi, cette vie odieuse et insupportable, car, dans le désespoir où vous me jetez, la mort sera une faveur pour moi.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  14. Je vous raconte un malheur qui n'eut jamais d'exemple. Toute ma vie est destinée à le pleurer.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  15. Rien n'est plus capable d'inspirer du courage à une femme que l'intrépidité d'un homme qu'elle aime.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  16. On ne ferait pas une divinité de l'amour s'il n'opérait souvent des prodiges.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  17. Ne vois-tu pas, ma pauvre chère âme, que, dans l’état où nous sommes réduits, c’est une sotte vertu que la fidélité ? Crois-tu qu’on puisse être bien tendre lorsqu’on manque de pain ?

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  18. C'est un fond excellent de revenu pour les petits, que la sottise des riches et des grands.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  19. C'est à la Nouvelle-Orléans qu'il faut venir, disais-je souvent à Manon, quand on veut goûter les vraies douceurs de l'amour. C'est ici qu'on s'aime sans intérêt, sans jalousie, sans inconstance.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  20. Que les résolutions humaines soient sujettes à changer, c'est ce qui ne m'a jamais causé d'étonnement; une passion les fait naître, une autre passion peut les détruire.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  21. Combien trouve-t-on de déserteurs de la sévère vertu et combien en trouverez-vous peu de l'amour?

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  22. Il me paraissait si impossible que Manon m’eût trahi, que je craignais de lui faire injure en la soupçonnant. Je l’adorais, cela était sûr ; je ne lui avais pas donné plus de preuves d’amour que je n’en avais reçu d’elle ; pourquoi l’aurais-je accusée d’être moins sincère et moins constante que moi ? Quelle raison aurait-elle eue de me tromper ?

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  23. Il se retira aussitôt sans jeter les yeux sur elle, en ajoutant, d'une voix plus basse, que les femmes de France ne valaient pas mieux que celles d'Italie.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  24. On se demande la raison de cette bizarrerie du coeur humain, qui lui fait goûter des idées de bien et de perfection, dont il s'éloigne continuellement dans la pratique.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  25. Rien n'est plus honorable, et ne fait plus d'honneur à la vertu, que la confiance avec laquelle on s'adresse aux personnes dont on connaît parfaitement la probité. On sent qu'il n'y a point de risque à courir. Si elles ne sont pas toujours en état d'offrir du secours, on est sûr qu'on en obtiendra du moins de la bonté et de la compassion. Le coeur, qui se ferme avec tant de soin au reste des hommes, s'ouvre naturellement en leur présence, comme une fleur s'épanouit à la lumière du soleil, dont elle n'attend qu'une douce influence.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  26. J'ai éprouvé ... que rien n'est plus capable d'inspirer du courage à une femme que l'intrépidité d'un homme qu'elle aime.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  27. Le commun des hommes n’est sensible qu’à cinq ou six passions, dans le cercle desquelles leur vie se passe, et où toutes leurs agitations se réduisent. Ôtez-leur l’amour et la haine, le plaisir et la douleur, l’espérance et la crainte, ils ne sentent plus rien.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  28. Je ne répondis rien. Il continua: Qu'un père est malheureux, lorsqu'après avoir aimé tendrement un fils, et n'avoir rien épargné pour en faire un honnête homme, il n'y trouve à la fin qu'un fripon qui le déshonore !

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  29. Entreprendre de l'arracher avec violence des mains de G... M..., c'était un parti désespéré, qui n'était propre qu'à me perdre et qui n'avait pas la moindre apparence de succès.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  30. Rien n'est plus admirable et ne fait plus d'honneur à la vertu, que la confiance avec laquelle on s'adresse aux personnes dont on connaît la probité. Si elles ne sont pas toujours en état d'offrir du secours, on est sûr qu'on obtiendra du moins de la bonté et de la compassion. Le coeur, qui se ferme avec tant de soin au reste des hommes, s'ouvre naturellement en leur présence, comme une fleur s'épanouit à la lumière du soleil, dont elle n'attend qu'une douce influence.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  31. Je puis mourir, disais-je ; je le devrais même, après tant de honte et de douleur, mais je souffrirais mille morts sans pouvoir oublier l'ingrate Manon.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  32. De la manière dont nous sommes faits, il est certain que notre félicité consiste dans notre plaisir ; je défie qu’on s’en forme une autre idée ; or le cœur n’a pas besoin de se consuter longtemps pour sentir que de tous les plaisirs, les plus doux sont ceux de l’amour.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  33. Rien n'est plus admirable et ne fait plus d'honneur à la vertu, que la confiance avec laquelle on s'adresse aux personnes dont on connaît parfaitement la probité.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  34. Vous serez donc la plus riche personne de l’univers, me répondit-elle ; car, s’il n’y eut jamais de l’amour tel que le vôtre, il est impossible d’être aimé plus tendrement que vous l’êtes.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  35. Dieux! me dit le garde du corps, qui paraissait aussi éperdu que moi de cette infâme désertion, qu'allons-nous faire? Nous ne sommes que deux.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  36. Mademoiselle, mademoiselle, lui dit-il avec un sourire forcé, j'ouvre en effet les yeux, et je vous trouve bien moins novice que je ne me l'étais figuré. Il se retira aussitôt sans jeter les yeux sur elle, en ajoutant, d'une voix plus basse, que les femmes de France ne valaient pas mieux que celles d'Italie.

    Auteur : Abbé Prévost - Source : Manon Lescaut


  37. Je passais la nuit entière à veiller près d'elle, et à prier le Ciel de lui accorder un sommeil doux et paisible. O Dieu! que mes voeux étaient vifs et sincères! et par quel rigoureux jugement aviez-vous résolu de ne pas les exaucer!



  38. Un caractère ambigu, un mélange de vertus et de vices, un contraste perpétuel de bons sentiments et d'actions mauvaises.



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Manon Lescaut est une œuvre qui explore les thèmes de l'amour, de la passion et de la liberté, tout en offrant une critique des mœurs de son époque. C'est une œuvre qui, malgré sa censure, a su toucher le public et est devenue un classique de la littérature française .


50 citations issues de la tragédie romantique et de l'amour passionné et destructeur entre le Chevalier des Grieux et Manon Lescaut.

Les citations les plus célèbres et appréciées de Manon Lescaut


  1. L'amour est une passion innocente, comment s'est-il changé pour moi en une source de misères et de désordres ?

  2. Il ne fallait pas compter sur elle dans la misère. Elle aimait trop l'abondance et les plaisirs pour me les sacrifier. Je la perdrai, m'écriai-je. Malheureux Chevalier ! Tu vas donc perdre encore tout ce que tu aimes ! Cette pensée me jeta dans un trouble si affreux, que je balançai, pendant quelques moments, si je ne ferais pas mieux de finir tous mes maux par la mort. Cependant je conservai assez de présence d'esprit pour vouloir examiner auparavant s'il ne me restait nulle ressource.

  3. La plupart des grands et des riches sont des sots : cela est clair à qui connait un peu le monde. Or il y a là-dedans une justice admirable. S'ils joignaient l'esprit aux richesses, ils seraient trop heureux, et le reste des hommes trop misérable. Les qualités du corps et de l'âme sont accordées à ceux-ci, comme des moyens pour se tirer de la misère et de la pauvreté.

  4. Je me serais donné mille fois la mort, si je n'eusse pas eu, dans mes bras, le seul bien qui m'attachait à la vie. Cette seule pensée me remettait. Je la tiens du moins, disais-je; elle m'aime, elle est à moi.

  5. L'amour me rendait déjà si éclairé, depuis un moment qu'il était dans mon coeur, que je regardai ce dessein comme un coup mortel pour mes désirs. Je lui parlai d'une manière qui lui fit comprendre mes sentiments, car elle était bien plus expérimentée que moi. C'était malgré elle qu'on l'envoyait au couvent, pour arrêter sans doute son penchant au plaisir, qui s'était déjà déclaré et qui a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens. Je combattis la cruelle intention de ses parents par toutes les raisons que mon amour naissant et mon éloquence scolastique purent me suggérer. Elle n'affecta ni rigueur ni dédain. Elle me dit, après un moment de silence, qu'elle ne prévoyait que trop qu'elle allait être malheureuse, mais que c'était apparemment la volonté du ciel, puisqu'il ne lui laissait nul moyen de l'éviter. La douceur de ses regards, un air charmant de tristesse en prononçant ces paroles, ou plutôt, l'ascendant de ma destinée qui m'entraînait à ma perte, ne me permirent point de balancer un moment sur ma réponse. Je l'assurai que, si elle voulait faire quelque fond sur mon honneur et sur la tendresse infinie qu'elle m'inspirait déjà, j'emploierais ma vie pour la délivrer de la tyrannie de ses parents et pour la rendre heureuse. Je me suis étonné mille fois, en y réfléchissant, d'où me venait alors tant de hardiesse et de facilité à m'exprimer ; mais on ne ferait pas une divinité de l'amour, s'il n'opérait souvent des prodiges.

  6. Rien n'est plus admirable et ne fait plus d'honneur à la vertu,que la confiance avec laquelle on s' adresse aux personnes dont on connaît la probité .Si elles ne sont pas toujours en état d'offrir du secours, on est sûr qu'on obtiendra du moins de la bonté et de la compassion. Le cœur, qui se ferme avec tant de soin au reste des hommes, s'ouvre naturellement en leur présence , comme une fleur s'épanouit à la lumière du soleil, dont elle n'attend qu'une douce influence .

  7. Un cœur de père est le chef-d’œuvre de la nature...

  8. Je demeurai plus de vingt-quatre heures la bouche attachée sur le visage et sur les mains de ma chère Manon. Mon dessein était d'y mourir; mais je fis réflexion, au commencement du second jour, que son corps serait exposé, après mon trépas, à devenir la pâture des bêtes sauvages. Je formai la résolution de l'enterrer et d'attendre la mort sur sa fosse. J'étais déjà si proche de ma fin, par l'affaiblissement que le jeûne et la douleur m'avaient causé, que j'eus besoin de quantité d'efforts pour me tenir debout. Je fus obligé de recourir aux liqueurs que j'avais apportées. Elles me rendirent autant de force qu'il en fallait pour le triste office que j'allais exécuter. Il ne m'était pas difficile d'ouvrir la terre, dans le lieu où je me trouvais. C'était une campagne couverte de sable. Je rompis mon épée, pour m'en servir à creuser, mais j'en tirai moins de secours que de mes mains. J'ouvris une large fosse. J'y plaçai l'idole de mon cœur après avoir pris soin de l'envelopper de tous mes habits, pour empêcher le sable de la toucher. Je ne la mis dans cet état qu'après l'avoir embrassée mille fois, avec toute l'ardeur du plus parfait amour. Je m'assis encore près d'elle. Je la considérai longtemps. Je ne pouvais me résoudre à fermer la fosse. Enfin, mes forces recommençant à s'affaiblir et craignant d'en manquer tout à fait avant la fin de mon entreprise, j'ensevelis pour toujours dans le sein de la terre ce qu'elle avait porté de plus parfait et de plus aimable. Je me couchai ensuite sur la fosse, le visage tourné vers le sable, et fermant les yeux avec le dessein de ne les ouvrir jamais, j'invoquai le secours du Ciel et j'attendis la mort avec impatience. Ce qui vous paraîtra difficile à croire, c'est que, pendant tout l'exercice de ce lugubre ministère, il ne sortit point une larme de mes yeux ni un soupir de ma bouche. La consternation profonde où j'étais et le dessein déterminé de mourir avaient coupé le cours à toutes les expressions du désespoir et de la douleur Aussi, ne demeurai-je pas longtemps dans la posture où j'étais sur la fosse, sans perdre le peu de connaissance et de sentiment qui me restait.

  9. Je fis encore quelques pas vers la porte, en tournant la tête, et tenant les yeux fixés sur elle. Mais il aurait fallu que j'eusse perdu tous sentiments d'humanité pour m'endurcir contre tant de charmes. J'étais si éloigné d'avoir cette force barbare que, passant tout d'un coup à l'extrémité opposée, je retournai vers elle, ou plutôt, je m'y précipitai sans réflexion.

  10. Je puis mourir, disais-je ; je le devrais même, après tant de honte et de douleur ; mais je souffrirais mille morts sans pouvoir oublier l'ingrate Manon.


Antoine-François Prévost, plus connu sous le nom de l'abbé Prévost

Antoine-François Prévost, plus connu sous le nom de l'abbé Prévost ou encore Abbé Antoine Prévost est un romancier du XVIIIe siècle. Le roman le plus célèbre de son œuvre abondante est Manon Lescaut, publié en 1731. C'est le roman le plus édité de la littérature française



L'oeuvre résumée par l'auteur :
Le public « verra, dans la conduite de M. des Grieux, un exemple terrible de la force des passions. J’ai à peindre un jeune aveugle, qui refuse d’être heureux, pour se précipiter volontairement dans les dernières infortunes ; qui, avec toutes les qualités dont se forme le plus brillant mérite, préfère, par choix, une vie obscure et vagabonde, à tous les avantages de la fortune et de la nature ; qui prévoit ses malheurs, sans vouloir les éviter ; qui les sent et qui en est accablé, sans profiter des remèdes qu’on lui offre sans cesse et qui peuvent à tous moments les finir ; enfin un caractère ambigu, un mélange de vertus et de vices, un contraste perpétuel de bons sentiments et d’actions mauvaises. Tel est le fond du tableau que je présente. »


L'existence de l'abbé Prévost est comparable à une œuvre de fiction, riche en péripéties, voyages, relations et séparations, avec un penchant pour l'aventure audacieuse et la quête d'un lieu insaisissable où le bonheur serait en harmonie avec les lois naturelles, les voies divines et les exigences sociales.

Il s'engage dans l'armée, qu'il quitte par désertion, rejoint les Jésuites, qu'il délaisse, et entre chez les Bénédictins, qu'il fuit en franchissant le mur du monastère.

Il séjourne à Londres, où il se convertit à l'anglicanisme, mais est contraint de fuir pour avoir séduit la fille de son bienfaiteur. Il mène une vie à la fois studieuse et dissipée en Hollande, mais est rapidement expulsé en raison de ses conflits avec les éditeurs et de ses dettes.

Il se lie à une aventurière, Lenki, est poursuivi en Angleterre pour contrefaçon, et en France pour apostasie(Reniement de la foi chrétienne). Sa situation se stabilise quelque peu en 1734, se complique à nouveau, puis se calme finalement en 1742. À partir de ce moment, il se dédie à son travail d'écrivain, réalisant de nombreuses traductions et compilations.

Cependant, c'est durant les années les plus tumultueuses de sa vie qu'il a écrit ses grands romans, notamment son chef-d'œuvre, l'Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (1731).
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Mise à jour le mercredi 24 septembre 2025 à 13h58