Qui a dit ? C’est avec les beaux sentiments qu’on fait de la mauvaise littérature.
Qui a dit ?
C’est avec les beaux sentiments qu’on fait de la mauvaise littérature.
Extrait de sa correspondance.
J’écrivis un jour, à la grande indignation de certains :
« c’est avec les beaux sentiments qu’on fait de la mauvaise littérature ».
Est-ce ?
- André Gide
- François Mauriac
- Charles Péguy ?
Deux citations de François Mauriac sur les sentiments.
Une lettre exprime bien moins nos sentiments réels que ceux qu’il faut que nous éprouvions pour qu’elle soit lue avec joie.
Thérèse Desqueyroux (1927)
François Mauriac
J’ai exprimé en termes vifs des sentiments auxquels le monde pardonne à une femme de céder, mais dont il n’excuse jamais l’expression toute crue.
La Pharisienne (1941)
François Mauriac
Deux citations de Charles Péguy sur les sentiments extraites de Pensées de Péguy extraites du recueil Pensées, Gallimard, 1934.
Tous les gens intelligents que nous connaissons, et cette engeance pullule à Paris en France, haïssent mortellement le génie et les oeuvres du génie. C’est même le seul sentiment sincère qu’on leur connaisse.
(Novembre 1906.)
Il y a des intellectuels de partout et il y a des intellectuels de tout. C’est-à-dire : il y a une immense tourbe d’hommes qui sentent par sentiments tout faits, dans la même proportion qu’il y a une immense tourbe d’hommes qui pensent par idées toutes faites.
(Avril 1914.)
Une citation d’André Gide sur les sentiments.
Extrait de Les faux monnayeurs.
Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas de l’imaginaire.
L’analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que l’homme éprouve ce qu’il s’imagine éprouver. De là à penser qu’il s’imagine éprouver ce qu’il éprouve… Je le vois bien avec mon amour : entre aimer Laura et m’imaginer que je l’aime – entre m’imaginer que je l’aime moins, et l’aimer moins, quel dieu verrait la différence ? Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas de l’imaginaire. Et s’il suffit d’imaginer qu’on aime pour aimer, ainsi suffit-il de se dire qu’on imagine aimer, quand on aime, pour aussitôt aimer un peu moins, et même pour se détacher un peu de ce qu’on aime – ou pour en détacher quelques cristaux. Mais pour se dire cela ne faut-il pas déjà aimer un peu moins ?
Les faux monnayeurs. (p.90-91) – André Gide