Phillipe Sollers : Figure emblématique de la scène littéraire française
Je suis venu, j'ai vécu, j'ai rêvé - Philippe Sollers
Philippe Sollers, de son vrai nom Philippe Joyaux, était un écrivain et critique littéraire français né le 28 novembre 1936 à Talence, près de Bordeaux.
L'écrivain, surnommé « l'enfant chéri des lettres » ou encore « le trublion des lettres » est décédé le 5 mai 2023 à Paris à l'âge de 86 ans.
Figure emblématique de la scène littéraire française depuis les années 1960, Sollers a marqué plusieurs générations de lecteurs et d'écrivains par son style et ses idées novateurs.
Sollers a commencé sa carrière littéraire avec le roman « Une curieuse solitude » en 1958. Il a ensuite acquis une renommée considérable avec la publication de son roman emblématique « Femmes » en 1983.
Tout au long de sa carrière, il a écrit de nombreux romans, essais et articles de critique littéraire, abordant des thèmes variés tels que l'amour, la politique, l'art et la religion.
En plus de son travail d'écrivain, Philippe Sollers a également joué un rôle important dans la vie intellectuelle française en tant que fondateur et directeur de la revue littéraire « Tel Quel » (1960-1982) et plus tard de la revue « L'Infini » (1983 à sa disparition).
Ces revues ont été des lieux de débat et de réflexion pour de nombreux intellectuels et écrivains français et internationaux.
Sollers était un penseur avant-gardiste qui a souvent remis en question les conventions littéraires et culturelles. Lire ses citations peut stimuler votre propre créativité et vous encourager à aborder les choses sous un angle différent.
La mort de Philippe Sollers le 5 mai 2023 marque la fin d'une ère pour la littérature française. Son héritage et son influence sur la scène littéraire et intellectuelle resteront importants pour les années à venir. Composer un livre, seul moyen de parler de soi sans assister à l'ennui des autres.
« 50 citations inoubliables de phillipe sollers »
- L'argent, à la limite, il ne faut pas s'en faire une montagne. Il ne faut pas s'en faire un Veau d'Or non plus. L'argent, ce n'est ni bien ni mal. C'est ça, la découverte aussi. Ce n'est ni le bien absolu, ni le mal absolu. Nous sortons de la religion de l'argent, si nous adoptons ce point de vue et seulement si nous l'adoptons. Car si nous faisons de l'argent un mal, nous fondons une religion pour lutter contre ce mal. C'est notamment le marxisme. Et à ce moment-là, on rentre dans l'ordre de la démonologie.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Tout se détraque, et se recompose en douce. On n'a jamais vu autant de folie, mais celui qui garde la raison tient de l'or. La perversion règne, l'innocence brille. L'escroquerie est partout, l'honnêteté se renforce. Le désert s'accroît, les fleuves débordent. Le doute prolifère, la foi s'approfondit. L'ignorance augmente, la science progresse. La vulgarité explose, la délicatesse s'impose. La violence s'acharne, la douceur répond. Auteur : Philippe Sollers - Source : Légende (2021)
- La maladie de l'adolescence... est de ne pas savoir ce que l'on veut et de le vouloir cependant à tout prix.Auteur : Philippe Sollers - Source : Le Défi
- « Soyez réalistes, demandez l'impossible. » : Voilà le plus beau slogan de Mai 68, le plus profond, le plus explicitement surréaliste. Il peut être répété à n'importe quel moment. Il n'a pas une ride. Auteur : Philippe Sollers - Source : L’Express du 16/04/1998
- La nouvelle Trinité s'appelle Liberté, Égalité, Fraternité, à quoi il faut ajouter Maternité, Sororité, LGBTITÉ, PMA, GPA, Mariage pour tous et toutes.Auteur : Philippe Sollers - Source : Légende (2021)
- « Lascia dir le genti », « Laisse dire les gens ». « Suis ton chemin et laisse dire les gens. » C'est un conseil qu'on peut donner dix fois par jour à dix personnes différentesAuteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- L'humain n'aime pas son corps. Il l'adore éventuellement, mais il ne l'aime pas. Et comme il est censé aimer son prochain comme lui-même, s'il n'aime pas son propre corps, il n'aime pas non plus celui de son prochain. Nous voyons ici apparaître le mal souhaité au prochain. Ou comme j'aime dire : on fait de son proche un reproche. L'évangile moderne est : tu détesteras ton prochain comme toi-même.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Ce qui me frappe d'abord, c'est mon absence de culpabilité. Toute ma vie, j'aurai plus ou moins essayé d'apprendre, comme on m'y invitait, à me sentir coupable... Je n'y arrive pas, je l'avoue... Je me sens innocent... Ou pire : pardonné, racheté, sauvé... C'est étrange. Aucun sens moral ? Au contraire... Mais uniquement intellectuel, dirait-on. Je n'arrive pas à sentir la faute qu'il y aurait à satisfaire ses passions...Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Le seul racisme sérieux, en définitive, se passe bien entre femmes et hommes...
Tout le reste est bavardage illuminé... Et ce racisme-là se porte à merveille, il monte, il s'épanouit, il fleurit ; c'est le moteur de toujours, la source du mouvement lui-même...Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Les hommes demanderont de plus en plus aux machines de leur faire oublier les machines.Auteur : Philippe Sollers - Source : Logiques (1968)
- Si la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf
Si l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeufAuteur : Philippe Sollers - Source : Tel Quel - Mon Dieu, tout arrive en même temps… J'avais beau savoir que Mother vivait son dernier parcours, jamais je n'aurais cru que la fin irait aussi vite. Mother ? Non ? Déjà ? Quatre-vingt-quatre ans, mais quand même... Toujours vive, précise, les yeux, l'esprit, le front lumineux lavé, la gaieté… Ma jeune et vieille petite mère, ou plutôt ma définitive, pudique et impérieuse petite fille, depuis des années...Auteur : Philippe Sollers - Source : Le secret (1992)
- L'âme de Dieu est mathématique, contrapuntique, harmonique et mélodique. Le diable, envieux et furieux, fait beaucoup de bruit autour pour empêcher qu'on l'entende. Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Même si le lecteur de la rue ne sait pas qui est Hegel, toute sa vie n'en est pas moins influencée par la dialectique.Auteur : Philippe Sollers - Source : Interview dans Le Monde, 28 novembre 1974.
- C'est comme ça, bibliquement, qu'on prend une ville imprenable... Paris... New York... Jéricho... Avec une prostituée qui sait tout pour vous et que vous sauvez, elle seule, de la destruction... Vous épargnez le bordel... La maison de Rahab...Auteur : Philippe Sollers - Source : Femmes (1983)
- Les affaires de désir ont lieu dans le nez : buée, fumée, rosée, ondes, particules, répulsions ou attractions invisibles, odeurs en creux et limaille en l'air.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- On n'a pas dit grand chose de l'intérieur sur tout ça... Anarchisme, cubisme, surréalisme, communisme... Tous ces «ismes» ont finalement l'air d'avoir été fabriqués pour cacher la naissance de nouveaux noms.Auteur : Philippe Sollers - Source : Femmes (1983)
- « La passion doit être punie. » - Ah oui ? Quel est le con qui a dit ça?Auteur : Philippe Sollers - Source : Le Défi
- La culpabilité est une usine de fausse monnaie. Les réussites sont rares, mais moins qu'on ne dit.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- Le crime est doux, souple, insidieux, curieux, il ne se satisfait de rien, il veut aller plus loin, savoir davantage.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- Le Diable a appris son catéchisme : chaque chose et chaque individu a son prix, tout doit pouvoir s'acheter ou se vendre.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- Plus le corps est une limite consciente, plus l'espace est illuminé.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- Tous les amoureux ont douze ans, d'où la fureur des adultes.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- Picasso, comme Manet, comme Goya, comme tous les grands peintres, est une pute. La pute des putes... C'est une déclaration autobiographique...Auteur : Philippe Sollers - Source : Femmes (1983)
- Il n'y a pas de bonne société possible - il y en a de moins mauvaises que d'autres, ce qui est tout à fait différent.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Dieu, au fond, est humour. Amour et humour. Pas d'amour sans humour, et réciproquement.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- On le récite, on le cite, on rêve dessus, on se raconte des histoires avec, on le commente, on y croit, mais, c'est quand même étrange, on ne le lit pas. Et est-ce que le christianisme n'est pas quelque chose qui a refoulé la Bible ? Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Rien de plus rare finalement que la volupté consciente. Celui qui sait, ne parle pas. Celui qui parle, ne sait pas. Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Passer est autre qu'avoir été. Avoir réellement été, c'est être. On peut être et avoir été. C'est rare.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- « Là où le danger croît, croît aussi ce qui sauve. » Il n'y a pas de salut sans danger extrême. Voilà de quoi nous nous sommes un peu trop déshabitués.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Si une femme vous aime, elle est deux. Loi à méditer.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Moi je suis pour que l'écrivain pense trop ; trop pour son temps.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Aimant Dieu, aimée de Dieu, aimantée par Dieu, choisissant les amants de Dieu, la musique est une réalité magnétique.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Dieu est amour (et humour), mais nous passons notre temps à l'alourdir, à le déformer et à l'oublier. Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- Personne ne remarque que nous nous trouvons dans une disposition qui frôle l'inconvenance ou le scandale, alors même que nous avons l'impression qu'elle éclate à tous les regards.Auteur : Philippe Sollers - Source : Une Curieuse Solitude (1958)
- Il y a quelques années, Rodolphe était fou d'échangisme, il emmenait Emma dans des partouzes parfois exagérément populaires, Emma s'y est intéressée pour faire plaisir à Rodolphe, mais s'est vite ennuyée.Auteur : Philippe Sollers - Source : Femmes (1983)
- Pour savoir où on en est avec quelqu'un, il suffit d'écouter de la musique ensemble. Le moindre désaccord nerveux vient faire tâche dans les intervalles, mais si le son passe sans rencontrer personne, c'est le signe que tout va bien.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- Les femmes n'aiment ni les hommes ni les femmes mais les bébés.Auteur : Philippe Sollers - Source : Une Vie Divine (2006)
- Ce sont les hommes qui veulent être des femmes, c'est bien connu... Qui ne pensent qu'à être enceints... Qui rêvent de sentir l'infinie réserve de la gestation, les jouissances ineffables de l'accouchement...Auteur : Philippe Sollers - Source : Femmes (1983)
- Composer un livre, seul moyen de parler de soi sans assister à l'ennui des autres.Auteur : Philippe Sollers - Source : Discours parfait
- Il y a un mot sublime de Casanova à l'une de ses amies, c'est le fin du fin de la sagesse : je t'en supplie, sois gaie : la tristesse me tue. Vous pouvez vous arrêter là. Personne n'ira plus loin. Aime-toi gaiement, et aime ton prochain comme toi-même.Auteur : Philippe Sollers - Source : Le Coeur absolu (1987)
- L'écriture est la continuation de la politique par d'autres moyens.Auteur : Philippe Sollers - Source : Théorie d'ensemble, Ecriture et révolution
- Luxe, calme... Ce n'est pas si souvent désormais dans ce bas monde, très bas, n'est-ce pas, de plus en plus bas...Auteur : Philippe Sollers - Source : Femmes (1983)
- Au lieu d'être à plat sur une surface, le langage est comme en suspension entre l'oeil et la voix.Auteur : Philippe Sollers - Source : Improvisations (1991), Le tri
- Les Evangiles, ce sont quatre romans qui racontent la même chose de façon un peu différente; c'est l'invention du roman.Auteur : Philippe Sollers - Source : Improvisations (1991), On n'a encore rien vu
- Beaucoup de pourquoi au malheur, pas de pourquoi au bonheur.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- Je ne sais à quoi s'occupent les autres. Je pars de la constatation simple que l'époque est un désespoir pour qui ne s'est pas inventé une vie privée en relief.Auteur : Philippe Sollers - Source : Le Lys d'Or (1989)
- Les liaisons ennuyeuses ou tragiques sont des erreurs de peau, de squelette, de parfum, de voix.Auteur : Philippe Sollers - Source : Passion fixe (2000)
- Pour savoir écrire, il faut savoir lire, et pour savoir lire il faut savoir vivre, alors le lecteur sera le lecteur qui vit d'une certaine façon, pas d'une autre, sinon il s'endormira ou il ne verra rien. Mais à supposer qu'il mène la vie, quelle qu'elle soit, qui convient pour se donner le regard de la lecture, alors, il est tout près. C'est un voile très mince. Il peut savoir. Il peut entrer.Auteur : Philippe Sollers - Source : Grand beau temps. Aphorismes et pensées
- La révélation, enfin, qu'il n'y a ni commencement ni fin, ni sens ni non-sens, seulement le plaisir, la souffrance, l'usure de l'usure.Auteur : Philippe Sollers - Source : Femmes (1983)
Les citations les plus célèbres et appréciées de Phillipe Sollers
Voici une sélection de dix des plus belles citations de Philippe Sollers, issues de ses œuvres poétiques, théâtrales et romanesques
- « Je dis passion fixe, puisque j'ai eu beau changer, bouger, me contredire, avancer, reculer, progresser, évoluer, déraper, régresser, grossir, maigrir, vieillir, rajeunir, m'arrêter, repartir, je n'ai jamais suivi, en somme, que cette fixité passionnée. J'ai envie de dire que c'est elle qui me vit, me meurt, se sert de moi, me façonne, m'abandonne, me reprend, me roule. Je l'oublie, je me souviens d'elle, j'ai confiance en elle, elle se fraye un chemin à travers moi. Je suis moi quand elle est moi. Elle m'enveloppe, me quitte, me conseille, s'abstient, s'absente, me rejoint. » - Extrait de Passion Fixe
- « Je cherche le dissemblable, l’inamical de fond, l’opposé sexuel, racial ou social. J’aime d’instinct les Gitans, les Juifs, les noirs, les chinois, les femmes les plus étrangères, les différences d’âges, de rites, de signaux. J’aime que l’on ne soit pas moi, j’aime admirer et apprendre. Rien de plus répréhensible, plus tard, que ce goût pour l’étude et l’admiration » - Extrait de Studio
- « La géographie mentale est sans limites, elle fleurit sans cesse au présent ... » - Extrait de Légende
- « L'exil est une aventure pleine de péripéties plus ou moins tragiques.» - Extrait de Le Nouveau
- « Le monde a toujours été rempli de symboles, de signes, d'intersignes, de faux ou de vrais prophètes, de voyants, de voyantes, de messages nocturnes parfois décisifs. » - Extrait de Le Nouveau
- « Le monde appartient aux femmes, il n'y a que des femmes, et depuis toujours elles le savent et elles ne le savent pas, elles ne peuvent pas le savoir vraiment, elles le sentent, elles le pressentent, ça s'organise comme ça. Les hommes ? Ecume, faux dirigeants, faux prêtres, penseurs approximatifs, insectes... Gestionnaires abusés... Muscles trompeurs, énergie substituée, déléguée... » - Extrait de Femmes
- « La vie est un songe, merci de l’avoir rêvée » - Extrait de Femmes
- « Si vous pensez qu'un paysage n'a pas de langue, c'est que vous n'avez pas su l'écouter. » - Extrait de Le Nouveau
- « La musique est devenue espace, le temps se représente, dans un songe très lucide, comme une peinture en mouvement, un corps de beauté, le morceau est vu d'un seul regard, même s'il est long, les parties sont entendues toutes à la fois, et ces instants sont délicieux. Entendre un concerto, une symphonie ou un opéra en les voyant simultanément dans tous leurs détails, est une expérience divine. » - Extrait de Mystérieux Mozart
- « Tu marches beaucoup, tu dors beaucoup, tu regardes les sols avec une avidité constante. Tu deviens expert en brindilles, en feuilles mortes, en mottes, en débris, en fourmis. Tu décides que la nature est un temple, et tu n’envies pas les marchands du temple. Les arbres sont des piliers, les bois des cathédrales, les buissons des autels, les nuages des mots du ciel. Tu es encore très maladroit, mais ça viendra. Tu as juré de ne jamais travailler, et tu ne travailleras pas. » Extrait de l'Eclaircie
Mise à jour le samedi 8 novembre 2025 à 15h25
