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Il est tard; l'astronome aux veilles obstinées, - Sur sa tour, dans le ciel où meurt le dernier bruit - Cherche des îles d'or, et le front dans la nuit, - Regarde à l'infini blanchir des matinées.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Il est tombé pour nous le rideau merveilleux - Où du vrai monde erraient les fausses apparences, - La science a vaincu l'imposture des yeux, - L'homme a répudié les vaines espérances.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Il me semble qu'il n'y a, dans le domaine entier de la pensée, rien de si haut ni de si profond, à quoi le poète n'ait mission d'intéresser le coeur.
Dédicace de La Justice
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Je connus mon bonheur, et qu'au monde où nous sommes - Nul ne peut se vanter de se passer des hommes, - Et depuis ce jour-là, je les ai tous aimés.
Les Epreuves (1866)
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Je n'aime pas les maisons neuves: - Leur visage est indifférent.
Les Solitudes (1869)
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Je passerai l'été dans l'herbe, sur le dos, - La nuque dans les mains, les paupières mi-closes, - Sans mêler un soupir à l'haleine des roses - Ni troubler le sommeil léger des clairs échos.
Sieste
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Je suis le captif des mille êtres que j'aime.
Stances et poèmes (1865)
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
L'amitié n'a de sens que si elle prête à se prouver par un sacrifice.
Sans référence
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
L'azur de tes grands yeux m'est cher; - C'est un lointain que je regarde - Sans cesse et sans y prendre garde, - Un ciel de mer.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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L'Indulgence est tendre, elle est femme.
Ceux qu'un faux pas, même expié,
Dans le monde à jamais diffame,
Lavent leur front dans sa pitié.Epaves (1908), L'indulgence
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Le noir sied à son front poli. - Et par ce front le chagrin même - Est embelli.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Le plaisir est borné, la douleur infinie,
Et Dieu seul la dispense à de justes degrés.Stances et poèmes (1865), Poèmes: Le Lion
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Le rêveur sent brûler des âmes - Dans les bleus éclairs des tisons.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Le souvenir du fer gît dans ses flancs meurtris.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Les vivants sont muets, car sous ton aile immense, - Ils boivent le sommeil avec l'ombre du soir, - Lait sombre et merveilleux qu'aspirent en silence - Toutes lèvres à ton sein noir.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Mais viendra le jour des adieux, - Car il faut que les femmes pleurent - Et que les hommes curieux - Tentent les horizons qui leurrent!
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
O Nuit, selon sa vie, à tout homme qui veille - Inspire ton horreur ou ta sérénité, - Et donne pour jamais à celui qui sommeille - Le rêve qu'il a mérité!
Poésies, A la Nuit
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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O volupté calme et profonde - Des amours qui sont nés sans pleurs, - Volupté saine comme une onde - Qui chante sur un lit de fleurs.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Oh! qu'ils aient perdu leur regard. - Non, non, cela n'est pas possible! - Ils se sont tournés quelque part - Vers ce qu'on nomme l'invisible.
Stances et poèmes (1865)
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Père avare d'amour n'est père qu'à moitié.
Stances et poèmes (1865), L'humanité fragile a fait ses destinées
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Pourquoi faire des adieux? - Le même sang change d'artères, - Les filles ont les yeux de leurs mères, - Et les fils le front des aïeux.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Que de fois la mère partage
Et ne garde pas sa moitié !Les Vaines tendresses (1875)
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Qui peut dire : Mes yeux ont oublié l'aurore ?
Qui peut dire : C'est fait de mon premier amour ?
Quel vieillard le dira si son coeur bat encore,
S'il entend, s'il respire et voit encor le jour ?Stances et poèmes (1865), Qui peut dire
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Qui sait mourir n'a plus de maître.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Tantôt, rebelle injuste et jaloux, je la blesse - Et je sens dans mon coeur sourdre la cruauté. - Elle ne comprends pas, et je lui semble infâme. - Oh! que je serais doux si tu n'étais qu'une âme! - Ce qui me rend méchant, vois-tu, c'est ta beauté.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Telles, je sens au coeur, quand les bruits du monde - Me laissent triste et seul après m'avoir lassé, - La présence éternelle et la douceur profonde - De mon premier amour que j'avais cru passé.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Telles, je sens au coeur, quand tous les bruits du monde
Me laissent triste et seul après m'avoir lassé,
La présence éternelle et la douceur profonde
De mon premier amour que j'avais cru passé.Stances et poèmes (1865), Qui peut dire
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Tous, même les morts, ont fui jusqu'au dernier!
Sans référence
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau; - La vitre tinte et ruisselle de gouttes; - Sur le pavé sonore et bleu des routes - Il saute et luit des étincelles d'eau.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Tout l'or de vos cheveux est resté dans mon coeur.
Stances et poèmes (1865), Femmes: Jalousie
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Toute jeunesse vient des morts: - C'est dans une funèbre pâte - Que, toujours, sans lenteur ni hâte, - Une main pétrit les beaux corps - Tandis qu'une autre main les gâte.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Un matin c'est une épousée: - Elle marche à l'autel, l'oeil baissé mais vainqueur; - Aux lèvres va fleurir la joie ensemencée - Au coeur.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
466 votes.
Un parfum pénétrant comme un aveu d'amour.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Une larme, un chant triste, un seul mot dans un livre, - Nuage au ciel limpide où je me plais à vivre, - Me fait sentir au coeur la dent des vieux chagrins.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Viennent les ans! J'aspire à cet âge sauveur - Où mon sang coulera plus sage dans mes veines, - Où les plaisirs pour moi n'ayant plus de saveur, - Je vivrai doucement avec mes vieilles peines.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Vous désirez savoir de moi - D'où me vient pour vous ma tendresse; - Je vous aime, voici pourquoi: - Vous ressemblez à ma jeunesse.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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Vous dites que la gloire est l'estime de l'homme, - Et que la paix de l'âme est l'estime de Dieu.
Poésies
[ René François Armand Prudhomme, dit Sully Prudhomme ]
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La porte qui menait finalement à la liberté, c'était lui-même qui l'avait ouverte.
Une mesure de trop (2013)
[ Alain Claude Sulzer ]
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... il m'est très difficile de me séparer de moi pour admirer l'oeuvre d'autrui; c'est que mon oeuvre continue et se poursuit en moi malgré moi. Un poète l'est sans repos. Même quand il dort, des images le hantent.
Sans référence
[ Jules Supervielle ]
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J'aurai rêvé ma vie à l'instar des rivières
Vivant en même temps la source et l'océan
Sans pouvoir me fixer même un mince moment.La Fable du monde (1938)
[ Jules Supervielle ]
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Je ne crois plus à la clarté
De l'après-mort mais à du noir
Qui gagne encore sur le noir
Auquel j'étais habitué.La Fable du monde (1938), Nocturne en plein jour
[ Jules Supervielle ]
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Mais le silence en sait plus sur nous que nous-mêmes,
Il nous plaint à part soi de n'être que vivants,
Toujours près de périr, fragiles il nous aime
Puisque nous finirons par être ses enfants.La Fable du monde (1938), Bonne Garde
[ Jules Supervielle ]
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On voyait le sillage et nullement la barque - Parce que le bonheur avait passé par là.
Les Amis inconnus, le Sillage
[ Jules Supervielle ]
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Visages de la rue, quelle phrase indécise
Ecrivez-vous ainsi pour toujours l'effacer,
Et faut-il que toujours soit à recommencer
Ce que vous essayez de dire ou de mieux dire ?Les Amis inconnus (1934), La demeure entourée
[ Jules Supervielle ]
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Vous étiez, Sire, le meilleur et le plus compréhensif des sultans.
Shéhérazade (1949)
[ Jules Supervielle ]
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Comment contenir la joie dans le silence, quand le coeur bat trop fort?
La Fiera (1954)
[ Marie Susini ]
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Elle a fermé la porte de sa chambre, et c'est là, le commencement. Parce qu'avant, elle ne la fermait jamais. La porte restait comme ça ouverte et alors on faisait la conversation, le soir et le matin avant de se lever.
Le Premier Regard (1960)
[ Marie Susini ]
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Le rêve ne suffit plus. Il faut le bal. Il faut la voix de l'homme à son oreille. Il approche, il est près d'elle avec la joie dans ses bras. Ce n'était plus une nostalgie.
La Fiera (1954)
[ Marie Susini ]
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Un train filant en sens inverse raie brusquement la vitre d'un long ruban de visages à peine entrevus, sans cesse renouvelés, de plus en plus brouillés, jette mille couleurs, passe vite et disparaît.
Le Premier Regard (1960)
[ Marie Susini ]
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