Biographie de Anacharsis
Anacharsis

Philosophe scythe, disciple de Solon , s'illustra à Athènes par son savoir, son désintéressement , sa prudence et ses mœurs austères. De retour dans sa patrie, il voulut y introduire les dieux et les lois de la Grèce; mais il fut tué d'un coup de flèche par son propre frère Saulius, roi des Scythes, vers l'an 550 avant J.-C.
Parmi plusieurs sentences qu'on lui attribue, il y en a quelques unes qui méritent d'être rapportées. La vue de l'ivrogne est la meilleure leçon de sobriété. Anacharsis, voyant qu'à Athènes les grandes affaires étaient décidées par la multitude assemblée, et souvent très mal, disait : Les yens de bon sens proposent les questions, et les fous les décident. On dit qu'il comparait los lois qui ne sont observées que par le peuple tandis que les grands les violent ou s'en moquent, aux toiles d'araignées qui ne prennent que les mouches. On rapporte encore que ce philosophe étant sur mer, demanda au pilote de quelle épaisseur étaient les planches du vaisseau; et que celui-ci ayant répondu de tant de pouces, le philosophe scythe lui répliqua : Nous ne sommes donc éloignés de la mort que d'autant. Un grec lui ayant reproché qu'il était Scythe : Je sais, répondit-il, que ma patrie ne me fait pas beaucoup d'honneur; mais vous déshonorez la vôtre.
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Par Auteur inconnu — <a rel="nofollow" class="external autonumber" href="http://www.phil-fak.uni-duesseldorf.de/philo/galerie/antike/anachars.html">[1]</a><a rel="nofollow" class="external autonumber" href="http://www.lombardiabeniculturali.it/stampe/schede/3y010-01831/">[2]</a>, Domaine public, Lien
C'est au temps des Guerres médiques que s'affermit la définition des contours de l'hellénisme, avec la fixation de l'antinomie Grec-Barbare que le récit d'Hérodote a largement contribué à souligner. Or c'est aussi l'historien qui va le premier tracer le portrait du Scythe Anacharsis, parti à la découverte de la Grèce : figure à la destinée singulière car si elle suscite, dans les premiers témoignages, la condamnation, et illustre le risque encouru à passer les frontières, elle s'affirme ensuite comme celle d'un sophos étranger dont la reconnaissance suprême se marque par son entrée dans la liste des Sept Sages. Le Scythe venu en Grèce en observer les mœurs, en devenant l'acteur d'un questionnement plus soutenu, est porteur, en particulier chez les auteurs d'époque impériale, d'une réflexion sur la rencontre et l'échange des cultures, quand la Grèce est devenue une parcelle d'un empire romain à multiples ethnies. En observant l'évolution de ce sage itinérant qu'est Anacharsis, nous verrons aussi naître un topos, celui de l'étranger en visite, ou du bon sauvage qui, sous le coup d'un étonnement dont la naïveté est plus ou moins feinte, met au jour les paradoxes, les travers et les ridicules d'une société.
Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer.
🖊 Le saviez-vous ?
On prête ainsi souvent à Platon, Socrate ou à Aristote la phrase suivante : « Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer. » ou encore « Il y a trois sortes d'hommes : les vivants, les morts et ceux qui vont sur l'eau ». Cette citation est apocryphe.
L’absence de référence précise rend pourtant douteuse la fiabilité des sources. Platon : Critias, L’Atlantide est quelque fois indiqué sans que cette phrase soit présente dans l'oeuvre.
Il semble en vérité que cette dernière réflexion ait été formulée par Anacharsis, l’un des sept sages de l’antiquité. Diogène Laërce, auteur des Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres résumait dans un trait d’esprit qu’il attribue à ce philosophe la fragilité de l’être humain en mer. Un jour où on lui demandait si les vivants étaient plus nombreux que les morts, il répondit par la question suivante : « Mais d’abord, ceux qui sont sur mer, dans quelle catégorie les rangez-vous ? »