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  • Biographie de Juliette Gréco



    Juliette Gréco

    Juliette GrécoNé le : 07/02/1927
    Décédé le : 23/09/2020

    Chanteuse française (1927-2020) surnommée la «muse de Saint-Germain-des-Prés». Juliette Gréco, née le 7 février 1927 à Montpellier et morte le 23 septembre 2020 à Ramatuelle (Var)1, est une chanteuse et actrice française.
    Figure emblématique de la chanson française à textes avec une carrière longue de soixante-dix ans, elle est notamment célèbre pour avoir été interprète d'auteurs tels que (notamment), Raymond Queneau, Jacques Prévert, Léo Ferré, Boris Vian et Serge Gainsbourg.



    Crédit Photo
    Par Joop van Bilsen / Anefo — http://proxy.handle.net/10648/aa71c20a-d0b4-102d-bcf8-003048976d84, CC0, Lien

    La chanteuse Juliette Gréco est morte le 23 septembre 2020



    Chanteuse et actrice, Juliette Gréco est morte le 23 septembre 2020 à Ramatuelle (Var), à 93 ans. - Voir les autres personnes célèbres décédées en 2020 - Elle fut la muse du Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre et l’interprète inoubliable de Brel, Gainsbourg, Vian, Roda-Gil, Miossec ou Biolay…

    Toutes les citations de Juliette Gréco



    « Pour résister à l’approche de la fin, il faut aimer ce qu’on fait, à la folie, aimer son métier comme je l’aime moi, c’est-à-dire de façon démesurée, hors normes, en allant chanter aussi dans des petites salles de banlieue en matinée et savourer qu’un jeune homme ait dit à la fin du tour de chant : “Elle est bonne, hein, Gréco !” »

    « J’ai un vieux fond révolutionnaire solide, constant, confiait la chanteuse. Mon grand-père Jules était compagnon, donc sans doute franc-maçon. Il portait des bottines, et j’adorais les lui délacer le soir. Il mettait sa main sur ma tête, comme cela [elle fait le geste], légèrement. C’était un homme de bien, architecte à Bordeaux. Il pensait encore qu’un ouvrier était une personne d’importance, ce que l’on apprend dans la magnifique école du compagnonnage… J’ai toujours entendu des propos républicains dans mon enfance. Mais, à l’âge de 3 ans, j’ai assisté à une scène terrible, ahurissante : ma grand-mère a mis à la porte une domestique, et avant qu’elle quitte son service, déjà avec sa robe de voyage, sa valise, elle lui a fait laver les marches du perron, et j’ai été complètement révoltée. »

    « Ma mère et ma sœur étaient en route vers Ravensbrück. Je suis sortie de prison et je me suis retrouvée à Saint-Germain-des-Prés, sur la petite place, à côté de la pension de famille où j’étais installée – il y avait l’actrice Hélène Duc, Pierre Riche, un comédien masqué, une dame spécialiste de la lèpre, un monsieur toujours en costume et cravate qui habitait dans un réduit sous l’escalier. Alors je me suis mise à chanter Over the Rainbow, parce que la musique américaine était alors interdite »

    « J’ai passé ma vie à poser des questions. Ma mère n’y répondait pas. Comme elle vivait dans la différence, elle n’assumait rien, surtout pas ses enfants, surtout pas moi. J’ai commencé à vivre le jour où, dans un café du pont Royal, un homme, un client comme moi, qui sans doute me trouvait jolie, intéressante, désirable peut-être, m’a répondu. La porte du paradis s’est entrouverte tout à coup… J’avais trouvé une sorte de père, en tout cas un être humain à réponse. [L’homme était le philosophe Maurice Merleau-Ponty. La question était : “Qu’est-ce que l’existentialisme ?”] Ma sœur m’avait parlé de Sartre, et j’étais intriguée. “L’homme doit faire et faisant ce faire n’être que ce qu’il se fait”. Ça, ça m’intéressait, puisque j’en étais là : il fallait que je me fasse… Puis j’ai connu Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, j’étais jeune et conne, mais terriblement attentive et comblée. Ils me voyaient comme un enfant intéressant, une jeune fille bizarre, fort peu sociable. »

    « A Propos de Brel - Le salaud ! C’est épouvantable ce qu’il dit. D’une logique, d’une lucidité, d’un dépouillement, d’une mise à nu, d’une cruauté ! J’ai compris pourquoi je l’aimais tant : à cause de cette vision sans fioriture aucune. Curieusement, Amsterdam est l’une des chansons les plus tendres – “Ils ouvrent leurs braguettes”, tant pis, youpi ! ; “Ça sent la morue jusque dans le cœur des frites”, ça va ; mais dans Ces gens-là, Le Tango funèbre, tout est abominable ! »

    « Cela me manque terriblement. Ma raison de vivre, c’est chanter ! Chanter, c’est la totale, il y a le corps, l’instinct, la tête » Entretien publié en juillet 2020 dans Télérama.


    Portrait de Juliette Gréco , Ouest-France, par Michel Troadec, le 23/09/2020



    Regrets :« De ne pas encore avoir assez vu ! Oui, c’est de la gourmandise. Si, j’ai un regret : celui de ne pas avoir rencontré certaines personnes qui ont vécu avant moi. Mais ce n’était pas possible… »

    « Pauvreté : Il y a une chose en ce moment qui me bouleverse, c’est qu’on demande aux pauvres d’aider les plus pauvres, c’est quoi ça ? Ce sont ceux qui n’ont rien qui donnent à ceux qui ont encore moins ! Elle est où cette égalité, liberté, fraternité ? Je cauchemarde. »

    « Grain de sable : Je ne suis pas rose et bleu. Je suis noire et blanche. Je ne suis pas une montagne, mais une toute petite chose. Grain de sable après grain de sable, ça fait des grandes plages. Et un grain de sable arrive à rayer ce qu’il a envie de rayer. »

    « Curiosité : Oui, je suis une observatrice du monde, ça m’intéresse. Je regarde le monde se faire et se défaire, ça me passionne. Je suis très curieuse. Je crois que c’est bien quand ce n’est pas malsain. »

    « Saint-Germain-des-Près : Je n’ai pas choisi d’incarner cette époque, j’ai été choisie. Je crois non pas au destin mais aux autres et les autres m’ont choisi. Peut-être parce que j’étais différente, dans ma tête, dans mon apparence, dans ma manière d’agir. J’étais libre. Je n’avais aucune contrainte. J’étais seule, ça a certains avantages… La solitude peut être extrêmement cruelle, extrêmement douloureuse, mais je m’en suis arrangée. J’ai appris à lire, à entendre. J’aimais écouter. J’ai posé des questions, on m’a répondu. J’ai eu une culture étrange et somptueuse.»



    Les plus belles citations sur Juliette Gréco



    François Mauriac dans son Bloc-notes : « Gréco, ce beau poisson maigre et noir, n’a pas besoin de sauce pour passer. Gréco fournit elle-même les câpres ! Noire et blanche, c’est la reine de la nuit. Son personnage est composé avec une science qui ne doit rien au hasard. Qu’elle est belle ! Et peut-être était-elle laide au départ. C’est une statue d’ivoire et de jais. Même les pommettes, on dirait qu’elle les a elle-même modelées. Beaucoup de chanteuses sont interchangeables. Gréco est le chef-d’œuvre unique de Gréco. Elle ne sera jamais prise pour une autre et aucune ne pourra jamais l’imiter. »

    Jean-Paul Sartre Note : « Gréco a des millions dans la gorge : des millions de poèmes qui ne sont pas encore écrits, dont on écrira quelques-uns. On fait des pièces pour certains acteurs, pourquoi ne ferait-on pas des poèmes pour une voix ? Elle donne des regrets aux prosateurs, des remords. Le travailleur de la plume qui trace sur le papier des signes ternes et noirs finit par oublier que les mots ont une beauté sensuelle. La voix de Gréco le leur rappelle. Douce lumière chaude, elle les frôle en allumant leurs feux. C'est grâce à elle, et pour voir mes mots devenir pierres précieuses, que j'ai écrit des chansons. Il est vrai qu'elle ne les chante pas, mais il suffit, pour avoir droit à ma gratitude et à celle de tous, qu'elle chante les chansons des autres. »

    Pierre Mac Orlan Note: « Si vous entendez une voix qui est l'appel de l'ombre, c'est Gréco. Si les yeux clos, vous entendez la chanson de votre adolescence…c'est Gréco. C'est Juliette Gréco qui mène la chanson chez qui la lui réclame. »

    Les chansons les plus célèbres de Juliette Gréco la muse de Saint-Germain-des-Prés



    Icône de la chanson française, la longue dame brune Juliette Gréco laisse derrière elle plus de 60 ans d’une carrière où elle a interprété les textes des plus grands, de Vian à Prévert, en passant par Aznavour et Gainsbourg. Retrouvez toutes les chansons de Juliette Greco ainsi que de nombreux clips sur Paroles2Chansons (293). Quelques titres inoubliables : « Si tu t’imagines » (1950), poème de Raymond Queneau, musique de Joseph Kosma. - « Les feuilles mortes » (1951), paroles de Jacques Prévert, musique de Joseph Kosma. - « Sous le ciel de Paris » (1951), paroles de Jean Dréjac, musique d’Hubert Giraud. - « Je hais les dimanches » (1951), paroles de Charles Aznavour et musique de Florence Véran. - « Il n’y a plus d’après » (1960), paroles et musique de Guy Béart. - « Jolie Môme » (1961), paroles et musique de Léo Ferré. - « La Javanaise » (1963), paroles et musique de Serge Gainsbourg. - « Un petit poisson, un petit oiseau » (1966), paroles de Jean-Max Rivière et musique de Gérard Bourgeois. - « Déshabillez-moi » (1967), paroles de Robert Nyel et musique de Gaby Verlor. - « J’arrive » (1971), paroles de Jacques Brel et musique de Gérard Jounannest.